Projet solo de l’artiste sud-africain David Moffatt (ex-leader de The Dirty Skirts), Dassie sortait début mars son premier EP « No Echo ». Un disque écrit au Cap, lors du premier confinement où, pendant six semaines, il était tout simplement devenu illégal de quitter son domicile, de sociabiliser avec ses voisins et durant lequel la consommation d’alcool et de drogue était durement prohibée. « No Echo » traduit la fatigue, la frustration et l’incertitude aussi, ressenties par David et la population sud-africaine face à ces restrictions et cette nouvelle réalité. On pourrait facilement passer à côté du message, tant l’écriture mélodique de Dassie détourne avec facilité notre attention vers le rythme et cet irrésistible refrain fougueux et bouillonnant, qui n’est pas sans évoquer ici Wallows. Le reste de l’EP est tout aussi redoutable, à l’instar du fonceur et engagé « Love Me, Love Me » (le titre dénonce la recrudescence des violences conjugales dans les grandes villes) ou de « Funeral Song », faisant quant à lui le constat d’une société qui s’enfonce dans la violence. De la profondeur dans le texte combinée à de l’indie pop de très bonne facture : la recette fonctionne.