[Live] Courtney Barnett au Divan du Monde

Quelques jours après la sortie de son premier album « Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit », l’Australienne Courtney Barnett est venue présenter ses nouvelles compositions folk-rock au Divan du Monde dans le cadre du festival Les Femmes S’en Mêlent.

crédit : wallendorff.com
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On attendait avec impatience le retour de Courtney Barnett sur scène en France. « Cela faisait un bail », a même concédé l’Australienne, qui n’a pas caché sa joie de revenir jouer dans la capitale, au Divan du Monde. Son dernier passage remontait à plus d’un an, au même endroit, dans le même contexte : Les Femmes S’en Mêlent, bien que cela fût en marge du festival pour l’édition 2014. « Qui était venu ? » demande-t-elle, le visage a moitié dissimulé derrière un fouillis de mèches brunes.

La salle avait sûrement manqué à la jeune Australienne que l’on a surprise, quelques minutes avant de monter sur scène, en train de prendre le lieu en photo sous tous les angles. Il faut dire qu’elle ne manque pas de charme, plantée dans le très musical 18e arrondissement parisien, voisine (entre autres) des célèbres Cigale et Trianon. Sa petite fosse et son balcon en arc de cercle étaient pleins à craquer ce soir-là pour accueillir une soirée rock féminine (Courtney Barnett précédant Sally Ford).

Peu avant le début du show, un projecteur diffuse le clip du titre « Pedestrian at Best » sur le mur du fond de la scène, montrant ainsi les déboires de Courtney Barnett en clown de l’année 2013 pour mettre le public en jambes.

Pantalon noir, t-shirt rayé, bottines noires et Fender à la main, la guitariste est finalement apparue très détendue sur scène vers 20h, accompagnée de deux acolytes à la batterie et à la basse, comme toujours. À peine remise de la sortie du brillant « Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit », vrai premier disque de la chanteuse (n’en déplaise aux amateurs de son double EP bricolé en album), Courtney Barnett est ainsi venue nous présenter ses nouvelles compositions à guichet fermé.

Remarquable parolière, elle a alterné avec brio ballades folk et rock incisif à la tête de son trio, à l’aide de son parlé vif, pour mieux dégainer ses histoires débordantes d’ironie. Derrière elle et ses musiciens, un projecteur a diffusé pendant toute la durée du set les visuels colorés et simplistes créés pour son nouveau disque, à l’image la pochette de « Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit ».

crédit : wallendorff.com
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« Dead Fox » et « Nobody’s Care If You Don’t Go To The Party » (et son refrain joliment absurde « I wanna go out but I wanna stay home ») ont animé la partie rock’n’roll de la setlist, à coups de riffs grésillants et de rythmes catchy. Le tempo a cependant ralenti avec le dernier single « Depreston » et la ballade « Elevator Operator », sur lesquels on apprécie d’autant mieux les histoires drôles de l’Australienne. Le public a ainsi le choix entre profiter simplement de l’intensité de la performance du trio ou le désir de comprendre le sens profond des vagues de paroles qui coulent de la bouche de la chanteuse à un rythme effréné. Courtney Barnett enchaîne ainsi les refrains avec une voix délibérément nonchalante, pour que l’interprétation donne tout son sens à ces belles paroles pleines de cynisme.

« Small Puppies » et « Kim’s Caravan » sont quant à eux de parfaits entre-deux avec ce chant apaisé entrecoupé de séquences instrumentales aux sons de guitares et de basses aiguisés.

crédit : wallendorff.com
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Rien ne semblait pouvoir suspendre ce set entraînant, jusqu’au moment où le bassiste brise l’une de ses longues cordes avant de s’éclipser. Déconvenue assez rare qui donne à Courtney Barnett l’envie de tenter un solo. Problème : « Depreston est la chanson la mieux réglée pour un solo, mais je l’ai déjà jouée… Qu’est-ce que je peux donc vous faire en attendant ? »

Plus amusée que gênée par la situation, la guitariste n’aura pas le temps de cogiter bien longtemps : son bassiste revient déjà, une belle nouvelle corde fixée en deux temps trois mouvements.

Le set reprend pour arriver au moment le plus épique, qui reste sans aucun doute la clôture sur le vibrant « Pedestrian at Best ». Le show se termine ainsi comme il a commencé après le passage du clip en introduction de la soirée. Entre-temps, Courtney Barnett n’a pas oublié de nous faire revivre les moments forts de ses précédentes productions, notamment l’excellent « Avant Gardener », morceau le plus représentatif du style de la chanteuse, ou son hymne rock « History Eraser ». Un régal !


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Charles Binick

Journaliste indépendant, chroniqueur passionné par toutes les scènes indés et féru de concerts parisiens