[Clip] Mona San – Innerbl◊◊m

Machines et organes se mélangent dans l’interprétation visuelle des mécanismes délicats d' »Innerbl◊◊m ». Une symbiose en surchauffe, atteignant des limites que Mona San démontre à celles et ceux qui, futilement, croient au salut par la technologie et l’hybridation des matières. Jusqu’au point de non-retour.

Les plans, lents, précis, accompagnent les corps artificiels froids et inertes qui constituent « Innerbl◊◊m ». Moteur et câbles essaient tant bien que mal de prendre vie, d’exister en tels une entité entière et autonome. Au loin, les voix saccadées de créatures vivantes séparées de leur essence résonnent, égarées, appelant à l’aide. L’électronique et le physique se conjuguent face à nous, quasiment entre nos mains. Mona San soigne ses harmonies et arrangements comme l’artisan caresse les objets qui formeront l’automate. Mais, derrière ces engrenages immobiles, les limites apparaissent et changent. Le concept cherche, jusqu’à sa perte, la concrétisation de sa raison d’être.

De témoin, le spectateur devient, en quelques centièmes de secondes, le temps d’une pause d’un noir profond, le sujet d’observation. Quand la machine se met en fonction et se débarrasse des poussières, cendres et flammes qui l’empêchaient de montrer tout son potentiel, elle reflète notre curiosité, tout en la dépassant. Nous restons muets, paralysés, transportés par la douce et pulsative musique de Mona San. Le dernier contact, à la fois fascinant et terrifiant, annihile toutes nos facultés. Nous lui appartenons. Sans nous en être rendus compte. Une dépendance vénéneuse, sensuelle, mortelle.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.