À l’heure des canicules estivales, les Nantais de Classe Mannequin font souffler un vent de fraîcheur et d’insouciance sur le rock made in France. En anglais dans les textes, le premier album éponyme du quatuor résonne comme un retour en adolescence, plein de confiance et d’impétuosité.
Venus de quatre formations nantaises (Tiny Scalp, Bantam Lyons, Moskou et Fairy Tales in Yoghourt), les membres de Classe Mannequin sont au moins d’accord sur un point que ne renierait pas Brian May : « Music is for fun ». Une fois les choses dites, ça va déjà beaucoup mieux !
Bille en tête, Classe Mannequin s’est ainsi consacré ces derniers mois à l’enregistrement de ce premier album aux dix pistes énergiques où la pop et le math rock se font complices et se conjuguent amoureusement dans un bain de folie. Un disque tempétueux et volontaire aux titres souvent imparables (les sursauts piquants de « Fakir » et les Tropiques fougueux de « Soleil d’Amour »)
Alors que les influences math rock et noise se bousculent au portillon, les mélodies pop viennent adoucir le propos, complété par la douce folie du chant lead de Benoît Guchet, qui approche le groupe davantage d’un Japandroids déchaîné que d’un Battles nez dans le guidon.
Nous aimerons particulièrement l’énergie ludique de « I Don’t Mind », dont le refrain évoque l’indolence autant que la folie, les sursauts rythmiques de « Candy Panda » et l’excitation soutenue de « How Their Ma Was So Deadly Handsome » au crescendo très soutenu. Les parties pleinement instrumentales (« Fajitas Oh My Lord » et le dernier « Tunnel ») complètent un disque de saison, prêt à transpirer et à nous mettre en nage.
Chassé-croisé estival entre des constructions techniques et des désirs pop, le premier album de Classe Mannequin dépasse ses contradictions pour nous offrir, au final, un disque à la forme aussi exigeante que son fond se veut empreint d’une certaine légèreté.
« Classe Mannequin » de Classe Mannequin est disponible depuis le 27 juillet 2016 chez Head Records.
