Personnage intéressant que cet Américain. Ancien leader des Girls, il avait commis « Father, Son, Holy Ghost » il y a moins de deux ans tutoyant parfois la grandeur et laissant présager un avenir radieux, avant le split pur et simple du groupe annoncé il y a quelques mois. Il n’aura pas fallu longtemps à Christopher Owens pour proposer à la suite de ces évènements son premier album solo, sous forme de concept album.
Concept album du par l’histoire qui sert de noyau central au disque. De prime abord, son histoire d’amour avec une jeune Française . En réalité une réflexion toute aussi autobiographique sur un jeune musicien qui accède à la notoriété et dont la vie est chamboulée du jour au lendemain.
La notion de concept album se ressent également dans la récurrence du thème principal, le « Lysandre Theme », qui est décliné tout au long du disque avec ses arrangements différents. C’est ainsi une foultitude d‘instruments variés qu’on retrouve : trompettes, flutes, saxo aux accents gainsbouriens, déchaîné dans « New-York City » (on aimera ou pas), langoureux dans « Riviera Rock ».
Beaucoup de fins arpèges très guitare classique modernisés également, clairement la patte d’Owens. La production fourmille de détail, on sent qu’on a ici un artisan de la chanson pop, qui aime arranger et ciseler les morceaux avec culot.
Le tout a les défauts et les qualités qu’on retrouvait déjà dans Girls. Les paroles peuvent parfois être un peu trop sirupeuses et les mélodies un peu cul cul la praline, mais il y a toujours cette volonté tenace d’essayer, mais aussi beaucoup d’honnêteté et de sincérité (What if everybody just thinks I’m a phony, what if nobody ever get is?).
La question qui se pose est jusqu’où pourra aller Christopher Owens ? Son réel talent de composition n’est plus à démontrer, et malgré ses débuts divertissants, on sent que l’individu peut être à l’avenir capable de proposer de grandes choses, comme l’avait laissé entrevoir par intermittence l’album des Girls.
« Lysandre » de Christopher Owens est disponible depuis le 15 janvier chez Fat Possum Records.