Compilation de leur deux premiers EPs sortis en 2012, Extended Plays est également l’occasion pour le band londonien Cheatahs, de sortir sur cd ses deux premiers opus d’abord réservés aux amoureux du vinyle.
Huit titres pour un album qui ne passe même pas la barre des 30 minutes pourrait laisser dubitatif surtout en découvrant l’hideuse pochette qui nous est réservée.
Mais comme souvent, la beauté est ailleurs, et pour s’en convaincre, il suffit bien d’écouter « The Swan » qui ouvre l’album.
Rock lo-fi granuleux et habité, Cheatahs y côtoie la surf music autant que le shoegaze. Les cordes vibrent avec une fougue indéfectible poussée par une formule rythmique soutenue tandis que le chant de James Wignall suit l’ensemble sans dérailler un instant. Rien qu’avec ce morceau, on sait déjà que la suite de l’aventure sera belle.
« SANS » puis « Fountain Park » enchainent avec cette même énergie, ces riffs de guitares qui ne s’arrêtent plus, et cette douce folie ambiante, un peu sale, qui se révèle de plus en plus comme un qualificatif net du quatuor.
Capable également apporter au milieu des débris du rock cradingue une teneur mélodieuse à son jeu autant qu’à son chant, Cheatahs nous fait part de cette compétence qu’on ignorait avec « Flake », et son introduction électroacoustique à la direction plus pop rappelant d’ailleurs Teenage Fanclub.
Confirmation sur « Coared » et « Jakobi » et leurs refrains dansants ou aériens portés par des chœurs doux et une instrumentation moins dure.
Comme tout effet inverse était attendu, « Ripper » regarde quant à lui vers le grunge et le punk rock avec une basse ô combien présente et des riffs ultrasoniques, déployés sur deux minutes.
Allez, on n’est plus à une piste près ! « Froshed » ferme l’écoute avec un grunge à étages semant la confusion autant que la manifestation d’un amour épris pour le rock non normé, pour le lo-fi en somme.
Extended Plays de Cheatahs est prévu pour le 4 février chez Wichita et PIAS.
