[Clip] [Exclusivité] Chasseur – Comme il vient

La simplicité du trait conjugué au dépouillement sonore d’une chanson qui, prenant le parti de décrire la passivité d’une vie, la transforme en moment riche et foisonnant. « Comme il vient » nous invite à ne rien laisser passer, à ne pas nous fondre dans les aléas du hasard.

Quelques brins d’herbe à peine dérangés par le vent. Puis, des pas. Le début d’une avancée qui, dans le noir et blanc du dessin, ne peut être située à aucun moment de la journée. Non, ici, l’important et le contact avec l’extérieur. Un homme marche, tête baissée. Quelques détails, cependant, vont attirer son regard ; dès lors, « Comme il vient » suggérera les couleurs d’une journée qui paraissait terne et mortifère. La chanson de Chasseur, portant les mouvements du protagoniste principal, semblent émaner de son esprit d’abord embrumé, puis rapidement happé par une feuille virevoltante, un oiseau transperçant son spectre visuel, des nuages clairsemés.

La rencontre artistique de Marion Auvin et Chasseur va lentement éclater, grâce notamment à la suggestion d’une teinte dans le texte lui-même : « Que cessent les saisons délavées / Sous la terre nouvelle bat le cœur / D’un érable rouge couleur sang ». Nourrissant la nature qui l’entoure, le promeneur s’efface, harmonisant le vide immaculé, l’espace en apparence neutre qui, quelques secondes auparavant, l’étouffait. La terre reprend ses droits ; et l’être disparu retrouve un but, un sens à son épreuve. Le doux parfum de la sève, imprégnée des veines de celui qui contribue à l’épanouir. De la poussière atmosphérique, grise et impersonnelle, aux racines d’une aube désirée et réelle, tangible, rassurante.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.