Qui sait ce qui se passe au fond de caves laissées à l’abandon, dans les recoins inconnus de bâtiments anonymes qui, si l’on regarde bien, pourraient être les tréfonds de nos âmes perverses ? Réponse brillante et troublante de la part de Caesaria, parti à la rencontre de la bête qui sommeille en chacun de nous…
Les regards ne trompent pas : « Beast » va venir fouiller nos esprits, en quête de leurs secrets les plus inavouables. Des couloirs à peine éclairés, simplement occupés, dans leur nudité architecturale, par les membres de Caesaria. L’action pourrait s’arrêter là, illustration simple mais efficace du propos même de la chanson. Mais ce serait sans compter sur le talent du groupe à repousser les limites de son art, quitte à choquer et tourmenter. Entre cruauté et sadisme, « Beast » grandit et impose son rejet de la considération d’autrui. Finalement, on n’a que ce qu’on mérite.
L’amour nous dévore. Nous ronge de l’intérieur. Le mépris qui suit la passion peut transformer n’importe qui en animal incontrôlable. Alors que les pulsations déchaînées de Caesaria battent le fer rouge de la folie en train de naître, le son et l’image s’emballent et frappent le spectateur. Douleur intérieure et traces indélébiles du carambolage des corps et des mélodies. Sans jamais montrer le sang ni les plaies, le clip parvient pourtant à imposer sa force picturale. Jusqu’à la combustion totale qui précède chaque reprise de contrôle, forcément imparfaite.
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