Décalé aussi bien dans son approche musicale qu’à travers ses aspects visuels, « Computer » de Beep it est un petit régal pour nos yeux et nos oreilles, nous gratifiant de sonorités et d’un grain cinématographique nostalgiques et originaux. De quoi nous donner envie de chausser nos Stan Smith et d’aller, à notre tour, nous promener sur des dunes encore attractives et sensuelles, en toute sécurité.
Dès les premières secondes de « Computer », le format 4:3 du film nous fait comprendre que ce qui va se dérouler devant nous risque fortement de nous faire regretter des temps informatiques certes anciens, mais pourtant tellement novateurs et éclectiques. Car Beep it a inscrit, dans l’art que nous admirons, cette influence musicale majeure ; mais pas en la reprenant sous sa forme originelle. Ici, il serait plutôt question d’inciter les nouvelles générations à découvrir, à travers de nombreux indices scrupuleusement parsemés au fur et à mesure des découvertes, en quoi la musique électronique peut revêtir un caractère humain non négligeable, voire primordial. Car, en unissant le héros et les synthétiseurs et boîtes à rythme dans un seul et même but créatif, Gabriel Arnaud et Nikope nous offrent une totale identification à ce qui se passe de l’autre côté du miroir cathodique.
L’homme devient ainsi ange ou démon, selon les espaces qu’il occupe, d’une église à un supermarché, apparaissant comme surréaliste à travers son comportement. À ce titre, les lumières ont une importance capitale, car elles accompagnent la progression supposée, au premier abord, illogique du héros, mais finalement orientée vers un seul et unique but : le plaisir. Celui de la danse, du défoulement, de la liberté. Et, en cela, « Computer » inscrit Beep it dans un monde intemporel et sans barrière, prouvant que la nouveauté peut puiser toute sa finesse et son langage dans l’appropriation d’outils anciens mais, finalement, éternellement d’actualité.
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