[Documentaire] Beautiful Noise

Chatoyant, flou, déformé. Le son gisant des guitares de My Bloody Valentine, The Jesus And Mary Chain ou Ride résonne encore aujourd’hui.

Beautiful Noise

Royaume-Uni. Fin des années 1980. Un mouvement musical – une sous-culture, presque – émerge à travers une multitude de pédales d’effets. Son nom : le shoegaze. Réalisé par Eric Green, le documentaire « Beautiful Noise » s’intéresse aux acteurs principaux du genre : Kevin Shields, Jim Reid et Robin Guthrie, et montre l’influence de ce genre musical au fil des années. De la moquerie à la gloire.

Les points forts de Beautiful Noise s’articulent autour des interviews de grandes figures du rock moderne : Robert Smith de The Cure, l’introverti Kevin Shields ou encore le ténébreux Jim Reid de The Jesus and Mary Chain, ainsi que de vidéos inédites de concerts. Le documentaire retrace de manière chronologique les différents groupes influents de 1982 à 2008 et rapporte leurs amours pour les sons ondoyants, leurs haines communes du succès commercial et leurs impacts considérables sur l’environnement musical mondial.

« Beautiful Noise » manque cependant cruellement d’angle. Il couvre trop de groupes, trop vite et sans vraiment rentrer dans les détails. Il y a l’influence des Cocteau Twins sur Robert Smith, ou encore celle d’Alan Moulder sur Trent Reznor ; mais ce sont des cas isolés. L’ensemble manque de liant, de cohésion, surtout lorsqu’il s’agit d’une sous-culture. Le documentaire oublie presque le contexte social et politique de l’époque. Beaucoup de jeunes se lancent dans la musique en réaction à Thatcher dans un pays ravagé par les drogues, et Eric Green oublie de poser une question centrale : « le shoegaze ne se serait-il pas formé en réaction à ces évènements ? »

Une belle opportunité, un peu ratée. Ce projet à d’ailleurs failli ne jamais voir le jour. Problèmes d’autorisations et de droit à l’image. La limite budgétaire, elle, est malheureusement visible lors de la projection du documentaire sur grand écran. Malgré ses imperfections, « Beautiful Noise » reste tout de même très intéressant pour tous ceux qui seraient tentés, ne serait-ce que par un léger flirt avec le shoegaze.


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Robin Ecoeur

Jeune punk d’Édimbourg écoutant exclusivement le troisième album de Spacemen 3, Pavement et Teenage Fanclub, déteste U2 et pense que David Berman est le plus grand songwriter des années 90's-00's.