Avec « Let Go », le quatuor rock alternatif parisien Balinger opère une démonstration de force instrumentale et de puissance vocale imposante et volontariste.
Jim Rosemberg, dont le chant passionné a déjà fait chavirer bien des cœurs, y sème à tout vent et à tout-va les tourments d’un rock intense et noisy. Sur ce premier album, longuement mûri, le jeu habile et dynamique des guitares de Jim et Thomas Caillou, la basse très distincte et idéalement valorisée de Gaël Petrina et les lourdes frappes de Gaétan Allard portent avec force un récit nervuré et ambitieux.
Souvent insurgé, soutenant un courroux sinueux sur la majeure partie des pistes, « Let Go » est un recueil stupéfiant, qui ne prend pas, dès les premières pistes, le chemin le plus évident pour emmener l’auditeur sur le chemin d’une écoute guidée. Le quatuor joue donc à pile ou face l’accès à une production esthétiquement osée, mais magistralement pensée et offerte.
Passé les dédales enténébrés et abrupts de « Voices » et de l’éponyme « Let Go », habités par le chant emporté de Jim Rosemberg, le projet prend alors son tournant le plus incendiaire, d’abord sur « Fire Burning » et son rock fiévreux et passionné, suivi du déchirant « Before I Go », remarquable ballade nous laissant dans la perdition la plus totale.
L’éloquence rare de son chanteur et la variété des compositions délivrée par ce premier album témoignent du talent immense de Balinger. Le groupe parisien porte à bras-le-corps neuf œuvres passionnées, naissantes et mourantes comme le périple d’une vie. On y trouve le somptueux « Reborn Again », le plus ravageur « All Alone », où le calme n’est qu’une étape vers la folie et le grand précipice mais aussi un bouleversant piano-voix, « Ghost », piste essentielle pour (nous) ramener à la raison.
Il ne nous reste alors qu’à saluer une dernière fois l’écriture brillante et l’interprétation admirable de « Let Go » : une œuvre au caractère personnel et bien trempé, éperdument singulière.
« Let Go » de Balinger, sortie le 12 février 2016 chez Moonkeeper Records.
Retrouvez Balinger sur :
Site officiel – Facebook – Twitter
