Sur six titres, le premier EP de Balinger impose. Par son univers à part d’abord. Par son énergie ensuite.
Violenté autant qu’adouci quand les occasions se présentent, Balinger joue de l’ambivalence sans négliger la maitrise : entre heavy rock, folk et pop sans jamais s’arrêter clairement sur un genre.
Même si c’est émotionnellement plus intense en live, le quatuor parisien se rapproche sur ces premières pistes de la nervosité ressentie face à la scène. Brute et sincère.
Démarrant par du folk sur « Voices », c’est très vite que Balinger fait chauffer les cordes comme les baguettes pour délivrer un rock solide et vigoureux. Rejoint par des chœurs fous, Jim Rosemberg au chant nous emporte dans cette brutalité adoucie.
Si la justesse de l’interprétation est certainement l’un des points forts de ce premier EP, l’audace des compositions, placées sur un piédestal tant les genres collés les uns aux autres pourraient en faire fuir plus d’un, en est clairement un autre.
Balinger fait preuve ici d’une maturité troublante, tant le talent ressemble à de l’évidence.
Le groupe de l’autre Jim nous offre de sacrés bons moments ici de l’intense « Fire Burning » au séduisant single pop folk « How Does It Feel » aux accents anglais.
Résumé d’une écoute partagée par les genres, mais pas sur le fond, « All Alone » concentre la saveur d’un concert du groupe parisien, tempétueux autant que maitrisé.
Balinger est cet oiseau imprenable et libre, qui on l’espère continuera à monter toujours plus haut et voler encore de ses propres ailes, car cette liberté est bel et bien précieuse. Ce projet qui aurait pu percer dans le folk comme dans un rock des plus fougueux, et qui face au dilemme a trouvé une option insoupçonnée qui semble plus que jamais lui réussir.
L’EP de Balinger est disponible depuis le 3 avril 2013 chez Moonkeeper Records.