[LP] Baby Woodrose – Freedom

Quinze ans d’existence et toujours la même hargne ; avec « Freedom », Lorenzo Woodrose et son Baby ressortent les armes pour nous délivrer un disque entre psyché et garage rock, qui est autant une déflagration qu’un petit chef-d’œuvre mélodique.

Baby Woodrose - Freedom

Déjà sept albums, sans compter les différents projets parallèles dont le bonhomme fait partie ; Baby Woodrose, l’un des nombreux alter ego du musicien danois Lorenzo Woodrose, ne fait décidément ni dans la facilité, ni dans la dentelle. En effet, quatre ans se sont passés depuis un opus qui était pourtant construit comme une base à un futur plus stoner et moins garage pour le groupe ; mais, malgré ces belles promesses, une parenthèse trop longue s’est ouverte, et c’est avec surprise que l’on retrouve la bête en grande forme grâce à « Freedom », cri de ralliement et de liberté baignant dans la crasse d’un rock corrosif et la folie hypnotique de couplets aussi entêtants que destructeurs. À table, le festin est servi et c’est open bar pour tout le monde !

Passé un « Reality » classique dans la forme vocale mais puissant dès que les solos de guitare se mettent à crier, le disque se transporte entre un hard rock teinté de psyché (« 21st Century Slave », « Mind Control Machine ») qui nous fait immédiatement penser à la rencontre imprévisible entre Black Sabbath et Led Zeppelin, sur des formats cependant plus courts. En termes d’originalité, ce sont étrangement les pistes les plus calmes qui prennent le dessus, comme le pop « Open Doors » ou le planant « Mantra ». Tout ceci contrebalancé par des éclairs déchirant un ciel obscur et menaçant pour mieux mettre le feu au paysage (« Freedom », « Red The Signpost »). Les synthés sursaturés et les six cordes se répondent et se complètent à la perfection, au cœur d’une orgie sonore s’achevant sur le bien-nommé « Termination », psychédélique et diabolique.

Que nous annonce ce nouveau cru, si l’on suit l’itinéraire de Baby Woodrose depuis 2001 ? Tout simplement, une envie folle de reprendre la route et de balancer à la figure de la bienséance ses mottes de terre humide et sale. Lorenzo Woodrose, 45 ans au compteur et la barbe alerte, fait du bien là où ça fait mal ; en torturant nos méninges pour nous faire éprouver un plaisir impromptu et coupable, il nous malmène en connaissance de cause et prouve, s’il en était encore besoin, que son rock hargneux et mystique n’est pas mort, loin de là. « Freedom » est l’album d’un artiste libéré et d’un groupe entièrement rallié à sa cause, ce qui nous permet de profiter de 40 minutes de riffs lourds et d’harmonies célestes. Curieux mélange, mais que c’est bon !

crédit : Zarko IVetic
crédit : Zarko IVetic

« Freedom » de Baby Woodrose est disponible depuis le 16 septembre 2016 chez Bad Afro Records.


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Raphaël Duprez

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