Aube L – Stars in your Scars

Aube L est belle, elle touche du bout des doigts quiconque entend sa voix. Enfantine, mais tellement forte, celle-ci réconforte et prend dans ses bras pour un gros câlin.
« Stars in your Scars »
est le premier effort de cette grande artiste touchante et unique en son genre.

Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de discuter avec Aube Lalvée, chef d’orchestre d’un enfant composé de 8 membres, par contre je suis persuadé d’avance que la discussion serait fournie et passionnante.
Un peu comme rencontrer la nana cool de son lycée qui mange végétarien mais te donne presque le goût de le faire à ton tour.

Dès le premier morceau « We Never Walk Alone » la chanteuse nous interpelle. Est-ce un homme qui nous souffle ces mots touchants à l’oreille?
Non, c’est une femme qui nous envoie clairement ces roses, et inévitablement le parallèle avec Beach House ne peut que se faire.
Que nous faut-il de plus? Une voix androgyne, des instrumentaux assez minimaux et électronisant? Certes ces caractéristiques sont inhérentes à la musique d’Aube, mais on n’est pas les Inrocks alors on va pas épiloguer sur une ressemblance alors que l’intimité de ces morceaux ovnis sont tout autre.

Sonne la seconde piste du disque « Lose Control » et la tristesse avec. Aube L parvient à transmettre n’importe quelle émotion avec sa voix, la beauté de ce morceau laisse béat et un peu perdu.
C’est sûr, tout chroniqueur cache un musicien refoulé et aigri, pourquoi continuer à faire de la musique quand on reçoit un disque aussi beau de la part d’une inconnue ?

« I Promised to Myself » procure le même effet à travers un morceau partant sur une base guitare voix avant d’offrir un son plus expérimental à base de synthé et de percus résonnantes.

Et pour mieux t’enfoncer, Aube s’essaie au français ! « En Marche », piste centrale et clé de l’album percute le cerveau, le texte est à tomber par terre, l’intention du morceau est dramatique, mais pas pompeuse ni opportuniste.
Ces chansons ont toutes ce petit je-ne-sais-quoi qui fait que chaque sonorité, chaque mot se répète dans notre tête et touche au plus profond de notre cœur.

Au final, que reste-t-il de « Stars in your Scars » si ce n’est le sentiment que l’on peut vieillir avec ce disque ?
Cet album vient d’un autre temps, l’époque où la musique s’écoutait par album, où les artistes étaient passionnants sans avoir à utiliser Twitter.
Vous savez cette époque où Émilie Simon sortait par exemple son éponyme qui reste à ce jour toujours aussi magique et majestueux.

Aube L nous permet de croire à un plus bel avenir pour la musique, un avenir où on pourra de nouveau pleurer en écoutant un disque. Nous n’avons plus peur de vieillir.

aubel.biz

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Maxime Dobosz

chroniqueur attaché aux expériences sensorielles inédites procurées par la musique