Bercé d’images d’un autre temps et de plaisirs simples mais que la grande majorité d’entre nous a trop tendance à oublier, « The Acrobats » d’Animali reste constamment sur le fil du rêve et du réel, entre innocence et illusions réconfortantes.
Les plans superposés qui introduisent « The Acrobats » détiennent, à eux seuls, une valeur aussi bien concrète qu’onirique : ces figures marchant sans but, tandis que les nuages les portent sur leur chemin, pourraient nous définir ou, du moins, nos habitudes si friables et ne reposant sur aucune conviction. De ce postulat de départ, le nouveau clip d’Animali va développer une forme rassurante de soulagement et de sourires bienvenus : devant nos yeux, les scènes d’un envol de l’esprit et du corps se succèdent, posément, portées par la cadence pop rock délicate des Lyonnais. Ne plus toucher terre, c’est se laisser exister, profiter autant que se mettre en danger. C’est contredire l’attraction et ses conséquences. C’est planer, ne plus se fier à la gravité, la braver pour sentir la vie couler dans nos veines.
Les arts du spectacle se suivant les uns les autres sur l’écran, ces plaisirs et distractions bien moins innocents qu’ils n’y paraissent, deviennent les témoins de nos dérives et les solutions à apporter à nos ambitions bien trop ancrées dans la léthargie quotidienne. Il suffit de quelques visages concentrés ou amusés pour nous détendre, pour accueillir la sérénité. Sentir nos pieds se détacher du sol, nos âmes regarder vers les cieux, calmement. « The Acrobats », phénomènes de foire irremplaçables, reprennent conscience et nous guident à travers les fêtes infinies de l’histoire, qu’elle soit collective ou individuelle.
