La menace gronde, inexorable, au-dessus de « Les Jours d’Orage », nouveau clip d’ANGL dont la pesanteur et l’effroi percutent la douceur d’une complainte en quête de rédemption et de pardon.
Il suffira d’un plan-séquence pour que tout soit dit et montré. « Les Jours d’Orage », formidable et troublante illustration visuelle du nouveau titre d’ANGL, ne s’encombre pas de suggestions et de faux-semblants : la dispute éclate, oppressante, furieuse, dans un ralenti nous faisant prendre conscience de chaque mouvement et état d’âme. Tant et si bien que l’on se demande comment ce couple en est arrivé là, prêt à s’entretuer alors que le doute reste omniprésent dans nos esprits hypnotisés par la violence de l’action. Pourquoi ? Quelles raisons peuvent pousser un homme et une femme dans leurs ultimes retranchements, jusqu’à la folie pure et incontrôlable ? Les mouvements de caméra, entre ombre et lumière, se font le témoin de cette querelle aux conséquences apparemment dramatiques et éprouvantes.
La tragédie, sourde et implacable, s’immisce dans la fausse innocence de ce quotidien tourmenté et prêt à basculer dans l’horreur. La violence se transforme en purification, poussant au crime ultime et passionnel. Sans chercher à faire dans une demie-mesure qui ne pourrait que dénaturer son propos originel, ANGL ose et déstabilise le spectateur qui, bien qu’anticipant l’acte final, se voit marqué au fer rouge par l’impact sourd et immortel de l’insalubrité mentale. On peut, par amour, déplacer des montagnes ; mais on peut également y entendre l’écho puissant et tourmenté de la tromperie et de ses conséquences. ANGL a osé aller jusqu’au bout de son ambition première ; le résultat est noir, hitchcockien en diable, fulgurant et inoubliable.
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