ANGL, c’est avant tout une aventure aux allures de road movie ou, du moins, une pause sur la longue route menant soit à un ailleurs reposant et mérité, soit un nulle part où tout est possible. « Bleu », la couleur d’un espoir qui se dégage de chaque plan du clip, est un passage, une transition toute trouvée pour un projet d’ores et déjà unique et terriblement attachant.
Une immersion. Quelques secondes sous-marines, initiales et finales, noyade ou récompense de longues heures passées sous la chaleur et sur le bitume. Le chemin parcouru est-il un rêve, une ultime vision ? C’est ce que l’on pourrait tout d’abord penser en écoutant « Bleu », sublime ballade d’une poésie musicale et lyrique belle à en avoir les larmes aux yeux. On se plaît à imaginer ce que l’héroïne regarde par la fenêtre, ces paysages vierges de toute humanité. Un vent de liberté, un laisser-aller qui se perçoit au fil de la réalisation aussi ample qu’intimiste de Florent Carbone. Les éléments – vent, eau, terre – nous encerclent, nous appellent, nous étreignent, au rythme d’un chant suave et obsédant. Un rêve éveillé dont on ne veut pas sortir ; à aucun prix, même.
Le plaisir se fait bientôt sensuel et charnel, les courbes de l’itinéraire se mêlant aux caresses des corps, aux baisers, aux mouvements. La passion se transmet forcément par l’âme sœur, qu’elle soit sous la lumière d’une boîte de nuit obscure où tous les projecteurs semblent tournés vers le couple ou dans les peaux, les doigts, les regards. On n’est rien sans l’autre, et l’on est tout grâce à lui, jusqu’au sacrifice ultime ; abandonner ses biens, ses habitudes, son quotidien, et tracer sans se retourner. Il y a du Kerouac et du Wim Wenders dans la musique et les visions d’ANGL. Il y a tout ça, et plus encore ; un sommet de l’extase, un souffle revigorant et ravageur, chaud et rassurant, sensuel et attirant. L’union des épidermes et des sentiments dans sa signification la plus vraie, la plus profonde.
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