Plus on découvre l’univers complexe et prodigieux d’Angel Fall, plus la diversité musicale qu’il nous inspire se rapproche inexorablement de l’être humain, de sa chair et de son sang. Sans jamais céder au besoin de fixer des barrières les emprisonnant inutilement dans des genres qui ne leur conviendraient pas, les quatre musiciens s’allient avec Caroline Mounier pour nous livrer « L’empreinte II », confession profonde et mature d’une âme en quête de la passion perdue.
Si l’on cherche à savoir ce qui se cache derrière Angel Fall, on tombe immédiatement sur les signes annonciateurs de « L’empreinte », nouvel album prévu pour le 29 septembre prochain. Un opus dont on reparlera ici, tant il transforme la conception habituelle de la composition et des structures harmoniques tout en offrant au vivant un cadre propice à toutes ses effusions. Une première plongée dans l’intime, « L’empreinte II », voit le quatuor s’allier à la voix profonde et envoûtante de Caroline Mounier, lui offrant un écrin mélodique parfait et apte à la libérer du poids de sa confidence, ce qu’elle fait dans une complémentarité vocale obsédante et désirable.
La réalisation de Yann Humily prend le temps de mettre en scène les tourments, les questions, les instants suspendus et sans réponse ; une imagerie sombre et crue, passant de la lumière aux ténèbres, de la silhouette aux lèvres, alors que le verbe se métamorphose sous nos yeux en une vérité immuable autant qu’en une incompréhension bientôt livrée à la résignation. Entre colère et affirmation de sa propre existence, l’héroïne parcourt le jour et la nuit, murmurant et hurlant en silence, marchant sur les eaux troubles, miraculée bien qu’éternellement marquée. Des cicatrices que la musique d’Angel Fall provoque à coups de rythmes et sons aiguisés et tranchants, dans une union sensorielle déstabilisante et douce-amère. L’espoir est là ; ne reste plus qu’à creuser profondément, à sentir nos doigts saigner, tout en ne sachant pas ce que l’on va découvrir sous les décombres. La tragédie de l’attraction dans sa plus troublante réalité.
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