[Clip] ALEXANDR – Neon

Au cœur d’une cité impersonnelle et sans âme, une figure, synthèse de plusieurs individus que seule la couleur de leurs vêtements distingue, marche sans se retourner. « Neon » d’ALEXANDR cherche une identité dans le vide, dans la désincarnation de tours grises se ressemblant toutes, mais laissant émerger une progression, une issue.

Plus « Neon » avance, plus l’on comprend qu’il ne s’agit pas d’une, mais de plusieurs personnes. Des êtres dont les visages sont dissimulés par des capuches, dont l’avancée sur le pavé de la cité est similaire, désabusée. On voit ce qu’ils regardent. Sans interruption, la caméra avance, suivant ces héros de l’ordinaire, ces entités en quête de sens. ALEXANDR tente, coûte que coûte, d’éveiller ces consciences endormies grâce à « Neon », d’allumer l’étincelle qui percera la nébulosité ambiante. Sur un refrain apte à enflammer un dancefloor souterrain, un tunnel, noir mais pourtant empli d’une conviction sincère : il y aura une échappatoire.

Le calme des travellings, le mouvement des architectures pèsent sur les épaules des êtres vivants qui, écrasés sous leur poids, tentent de survivre. Comme si le béton, rigide, froid, causait le silence, l’impossibilité de s’exprimer. Dès lors, ce sera la musique qui s’imposera comme porte-parole de cette génération sacrifiée et oubliée. Celle de tous les jours, que l’on croise sans y prêter la moindre attention. Un avertissement qui ressemble à s’y méprendre à un éveil ; méfiez-vous de l’eau qui dort. Car, dès que les instruments sont branchés, dès que les ténèbres ont pris leur place et qu’une lumière immaculée la traverse, tout devient possible. Ce que prouve magnifiquement « Neon » dans ses ultimes secondes, ralenties et visuellement puissantes.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.