En attendant un premier album prévu pour le 16 février prochain, Aïtone transforme sa musique si délicate et profonde en véritable son et lumières cinématographique, laissant le spectateur totalement envoûté et exsangue. Un spectacle en noir et blanc d’une beauté diaphane, illustrant à la perfection les exigences mélodiques d’un groupe dont on n’a pas fini d’entendre parler.
Du plus grand au plus petit, de la généralité au détail : « To The Town » part de l’espace, d’une infinité qu’il est difficile de narrer sans l’avoir explorée au préalable. Ce silence, c’est la chanson elle-même, astre sublime constitué de guitares atmosphériques et d’une rythmique sensible et dense. Au fur et à mesure que le titre avance et monte en intensité, les images se multiplient, unissant les reflets de déserts et de villes dans une adéquation ultime et parfaite. La réalisatrice Cathy Calvanus, aidée par les splendides effets spéciaux de Diane de Candé, bouleverse l’architecture, les lignes et angles obtus devenant rapidement souples et hypnotiques.
La pureté monochrome de « To The Town » rend la cité vivante, source de plaisirs visuels que l’on n’aurait jamais osé soupçonner. Lorsque les visages apparaissent, fantômes noyés dans l’immensité, c’est pour offrir au contexte où ils évoluent une humanité originelle, une vérité démontrant que l’individu, au cœur de ce tourment structurel, renoue avec ses repères, les artères familières d’un lieu d’habitude insipide et sans saveur. Convergence de la nature et du tumulte, « To The Town » est une formidable représentation picturale et harmonique de l’âme et du bruit, de la fureur et du mutisme. Et, surtout, une ouverture exceptionnelle à l’univers époustouflant et émouvant d’Aïtone.
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