[EP] A Call At Nausicaa – My Home A Forest

A Call At Nausicaa, jeune quintette indie pop folk bordelais, nous fait partir ailleurs avec son premier EP, amoureux des grands espaces, quels qu’ils soient.
En cinq titres qui sèment une poésie spontanée et plénière, l’une de celles qui nous laissent face aux immensités maritimes et forestières, « My Home A Forest » tient un discours léger et spontané, vibrant et chaleureux, tel tous ceux qui charment à la première écoute pour nous posséder un peu plus chaque fois.

A Call At Nausicaa - My Home A Forest

À mi-chemin entre une pop mélancolique aux orchestrations grandioses et un folk vibrant d’enthousiasme et de complicité, deux filles (Marjorie Dumerc et Élisa Dignac) et trois garçons (Jean Grillet, Hugo Raducanu et Edouard Lillet) jouent les intrépides contre vents et marées en semant tempêtes et autres ouragans pour nous emmener vers de nouveaux paradis inexplorés.

Dans la veine des Islandais d’Of Monsters and Men, le fraternel « The Day » enclenche les premières mécaniques d’un indie folk plus que jamais humain. On se laisse séduire par le chant de ces sirènes, par ces cris chauds qui viennent forcément du cœur, par cette communion d’exclamations et de respirations libérées, par ces trompettes, violon et violoncelles densifiant le jeu moins téméraire des guitares et des batteries. Exalté et lumineux, grandiose mais mesuré, A Call At Nausicaa tient grâce à « The Day » son hymne le plus brillant.

Avec tendresse et précaution, le groupe bordelais s’aventure alors dans les entrailles d’un folk encore endormi sur « Waiting For The Sun ». On assiste ici à l’éveil de douces voix émerveillées et à l’emballement mesuré de cordes encore chétives alors que l’aurore point. Une senteur de matinée, une rosée folklorique sublime.

Introduit par des cordes pincées, A Call At Nausicaa nous présente un vieux compagnon (My Sweet Old Friend), avec la poésie et le ton enjoué d’un conteur. Sur une mélodie charmante et champêtre, sans jamais presser nos pas, on se laisse séduire par le portrait du personnage, par ses traits de caractère et la fraîcheur du propos, orné de belles mélodies.

On pense tour à tour à Andrew Bird, Sufjan Stevens et Elliott Smith à l’écoute de ce premier EP ; à tout cet héritage folk contemporain dont on imagine le projet porteur.
On aime ces voix rapprochées, liées dans les harmonies, cette impétueuse spontanéité qui unit les cinq musiciens, cet unisson touchant (Faster), qui, avec justesse et un certain charme, libèrent au fil des minutes tout leur caractère. Quand tout s’emballe et s’emporte, quand les voix, les cordes, les cuivres et les percussions jouent ensemble, c’est là que la magie opère. Et même si on a cessé d’être des enfants, on ne peut que rester émerveillé devant de si belles et justes constructions mélodiques.

Ainsi, « Golden Flower » nous couche dans les champs de boutons d’or, tandis que l’on regarde au loin le soleil se coucher et un autre astre prendre peu à peu sa place. C’est là que la nostalgie devient trépidante, quand l’instrumentation gagne en corps, quand les voix surgissent pour mieux s’allier, quand ensemble voix et orchestration célèbrent un final solennel et poétique. Comme si l’écoute n’avait duré qu’un instant, comme si « My Home A Forest » était un seul et même cri, un chœur à l’unisson.
Plus que prometteur, plus qu’évident, A Call At Nausicaa est un appel du large, qui ne devrait plus tarder à se faire entendre de toutes et de tous.

A Call At Nausicaa par Pierre Wetzel

« My Home A Forest » d’A Call At Nausicaa, sortie le 10 novembre 2014 chez Velvet Coliseum.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques