Et si, finalement, certains interdits devaient être bravés du fait de leur ridicule ? Et si, sous prétexte de changer les mentalités, nos chères autorités ne faisaient que développer des réseaux de pensée éveillés face au marasme ambiant ? C’est ce que suggère, avec humour mais également un regard bien ciselé et tranchant, Amevicious grâce au remarquable « The Other Side ».
De nos jours, l’information transite sans aucun filtre ni véritable vérification. Bien évidemment, certains éléments – nutritionnels dans le cas de « The Other Side » – doivent être vérifiés pour comprendre leur impact sur la société et l’individu. Mais ne va-t-on pas trop loin, quitte à friser l’idiotie et la précipitation ? Ne sommes-nous pas en train de nous perdre dans des conjectures inutiles et, finalement, d’une importance assez faible face à de grands enjeux ? Un humoriste a dit : « Pour fêter le fait d’arrêter de fumer et sentir l’air frais dans mes poumons, j’ai pris ma voiture et je suis allé faire un tour de périph’ ! » Tout est là. Et, en ce qui concerne Amevicious, l’ingrédient devenant source de tous les vices et des trafics les plus secrets est… le gluten.
Décortiquant les différentes phases, de la suppression pure et simple de l’élément de base à sa fabrication dans des laboratoires clandestins, le protagoniste principal, sur fond d’électro pulsative, mystérieuse et entraînante, organise son réseau et se fournit en substances diverses par les voies les plus illégales. Ici, on demeure à chaque instant entre le sourire et la compréhension d’une absurdité. La force du court-métrage est, justement, de jouer des codes pour mieux s’exprimer. Car, si l’on continue, même le fait d’inspirer une goulée d’oxygène aura un coût ; tout comme celui d’expirer, taux de CO2 oblige. Véritable film de gangsters tourné de main de maître, « The Other Side » remue autant les corps que les méninges. Un parti-pris totalement inédit ; une illusion parfaite et qui fait un bien fou !
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