[Live] London Grammar et L’Impératrice au Zénith Arena de Lille

Il ne fallait pas être en retard ce dimanche 19 novembre au Zénith de Lille. La soirée réunissant London Grammar et L’Impératrice était annoncée à 20h. Mais on arrive à 19h45 et on trouve l’Impératrice déjà sur scène.

London Grammar – crédit : David Tabary

On avait déjà vu L’Impératrice, il y a quelques semaines, enflammer la scène du Grand Mix pour les vingt ans de la salle, juste avant un concert non moins bouillant de leurs copains de Isaac Delusion. On avoue avoir un peu plus de mal à voir le lien entre l’Impératrice et London Grammar. Un coup d’œil à la page Facebook donne à lire des messages du genre « Ça le fait si je viens pour la première partie et que je repars ensuite ? ». On peut comprendre l’opposition de styles.

Mais revenons à ce qui se passe sur scène. On est surpris par les lumières minimalistes, composées pour l’essentiel de deux spots blafards postés à droite et gauche de la scène. S’ils valorisent le rouge à lèvres vif de Flore, ils donnent l’impression que L’Impératrice, c’est elle, et elle seule (on comprendra plus tard que l’installation scénique de London Grammar ne permettait pas autre chose). Dommage pour le sextet, dont la cohérence et l’harmonie ont de quoi impressionner.

Au bout d’une grosse demi-heure et des titres tubesques comme « Sultans des îles » ou « Agitations tropicales », le groupe sort de scène au milieu d’applaudissements mitigés. Allez, un demi-Zénith (plein comme un œuf) convaincu, ce n’est pas si mal ! À n’en pas douter, il y aura d’autres occasions plus cohérentes (en mars prochain dans ce même Zénith, pour le festival Les Paradis Artificiels, par exemple).

Le concert de L’Impératrice ayant commencé avec quinze minutes d’avance, l’attente avant London Grammar semble vite interminable. Alors que le public masque son impatience, les roadies s’agitent sur scène.Puis, toutes les lumières s’éteignent et Hannah, Dot et Dan entrent en scène sur les notes de guitare de « Who Am I ». De fortes et puissantes lumières blanches éclairent la peau de porcelaine et les grands yeux bleus de la chanteuse. Derrière le groupe, un écran dessine des formes vaguement géométriques qui rappellent tout à la fois planètes et spectres de la voix de l’artiste.

Après ce premier morceau issu de son dernier album, « Truth is A Beautiful Thing », le groupe retourne longuement à « If You Wait » en enchaînant « Flickers » (mélangé avec « Help Me Lose My Mind »), « Strong », « Stay Awake », morceau à l’issue duquel Dot délivre quelques mots en français pour dire que la France est un peu leur deuxième pays, puisqu’ils y ont toujours été soutenus (chaque membre du groupe aura l’occasion, tour-à-tour, de dire quelques mots en français).

Si on a très vite compris la puissance du lightshow de cette tournée des Anglais, avec des lumières blanches disposées tout le long à l’avant de la scène, à l’arrière, et au-dessus de cet écran géant, on prend soudain conscience de la perfection du son qui emplit le Zénith de Lille, salle si souvent décriée pour ses performances acoustiques. Ici, tout est parfaitement orchestré : chaque instrument est limpide, et que dire de la voix d’Hannah Reid ? Absolument parfaite, haut perchée, cristalline. On en perçoit absolument chaque nuance, chaque vibration. Elle englobe toute la salle de sa chaleur, occupe tout l’espace et rapproche avec bienveillance chaque membre du trio, leur permettant tout à la fois d’accaparer la largeur de la scène tout en gardant l’impression d’un jeu en formation serrée, comme aux débuts du groupe.

Et, si la subtilité et la nuance sont les maîtres mots de London Grammar, le groupe peut aussi sortir les muscles et vous claquer une énorme baffe avec sa reprise de « Nightcall » de Kavinsky, qui retourne le Zénith. Tout cela avant un retour à un autre type de performance, une interprétation quasi a cappella de « Rooting For You » par Hannah Reid. Malheureusement, ce soir-là, la douce Anglaise n’arrive pas à atteindre les notes les plus hautes de la chanson et déraille complètement. Mais un énorme et spontané « shit » suivit d’un « fuck it » de la belle lui vaut l’absolution immédiate d’un public hilare et totalement acquis à sa cause.

Au bout d’à peine soixante minutes et un superbe « Waisting My Young Years », le concert se clôt déjà sur « Big Picture », avec de superbes images de la surface de la Terre défilant derrière le groupe. Celui-ci reviendra jouer « Oh Woman Oh Man » et « Metal & Dust » avant de nous abandonner après une heure dix d’absolue perfection.

Setlist de London Grammar au Zénith Arena de Lille

Who Am I
Flickers / Help Me Lose My Mind
Strong
Stay Awake
Hell to the Liars
Truth Is a Beautiful Thing
Hey Now
Sights
Nightcall
Rooting for You
Wasting My Young Years
Big Picture

Rappel :

Oh Woman Oh Man
Metal and Dust


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David Tabary

photographe de concert basé à Lille, rédacteur et blogueur à mes heures