[EP] [Exclusivité] Throw Me Off The Bridge – May Flowers

Ultime offrande de Throw Me Off The Bridge sous sa forme groupe, « May Flowers » est la transition parfaite entre les œuvres à la fois complexes et sombres du projet et un futur album solo, dont l’enregistrement est prévu pour le mois prochain. Deux pistes d’une puissance rare et attractive, déroulant le fil d’une histoire qui s’achève et d’un avenir certes différent, mais déjà essentiel.

crédit : Catherine Sauvé

Il est des contes, même noirs, qui doivent se terminer. Des instants plus ou moins longs et étirés dans le temps, mais arrivant à leur terme pour mieux rebondir et exister. « May Flowers » est de ces instantanés d’existence arrivant alors que l’attente devenait prégnante, que la crainte de voir un projet disparaître nous tenaillait et que les mots de Quentin Sauvé résonnait vers l’horizon, au soleil couchant, sans savoir quelle destination il allait nous faire emprunter. Pourtant, « May Flowers » est chargé d’espoir et d’ambition, multipliant les tours de force mélodiques avec génie et intelligence. Un genre indéfinissable, mais qui nous prend par surprise pour ne plus nous lâcher.

Ainsi, les contretemps introductifs de « Dead Space » se délitent et s’étendent à l’infini, laissant grandir une majesté instrumentale dont la tension n’a d’égale que la formidable construction harmonique. Les paroles se font confidentes, bien que nous dévoilant l’absence de communication entre deux êtres, ce vide immense à combler pour ne pas voir le couple chavirer dans la tourmente. À l’opposé, « Way Out » est un adieu poignant, un dernier geste de la main avant la perte ; entre la complainte et le salut, la peine et l’irrémédiable envie de ne pas mettre un genou à terre mais, au contraire, de rester debout et d’avancer, la chanson se fait grave et intense, intemporelle et sage. « My labor is over / There’s no chance I get lucky / In both winter and summer / I am no longer free » ; un au revoir médité et mûri afin de revivre, de renaître et de se voir évoluer. En deux titres, Throw Me Off The Bridge nous prouve qu’il n’y a jamais de fin, malgré les apparences. Et nous réconcilie avec la mélancolie et la frustration, faisant de ces deux sentiments le moteur essentiel de nos existences.

crédit : Florian Renault

« May Flowers » de Throw Me Off The Bridge, sortie le 24 novembre 2017.


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Raphaël Duprez

En quête constante de découvertes, de surprises et d'artistes passionnés et passionnants.