Avant la sortie de son nouvel album prévu l’an prochain, Orouni offre une deuxième vie à son « Grand Tour » de 2014, en installant sur le trône chantant la resplendissante Emma Broughton. Ensemble, ils convient, sur l’EP « Somewhere in Dreamland », l’âme solaire de ce carnet de voyage qui offre à savourer l’instant autant qu’à s’approprier, à notre tour, le généreux répertoire de ce projet à part, véritable pont d’humanité entre les cultures.
Invitée d’honneur et amie de longue date de Rémi Antoni, alias Orouni, et de ses talentueux acolytes musiciens, Emma Broughton acclimate et colore de nouvelles nuances chaleureuses le travail d’ouverture au monde de la formation parisienne. Plus qu’une suite de reprises, la chanteuse franco-anglaise fait siennes les quatre pistes de l’enchanteur « Somewhere in Dreamland » qui n’aurait pas pu trouver plus belle formulation, tant chaque pièce vient tendrement ouvrir le champ des possibles d’une musique à l’horizon toujours plus pop et mélodique.
Nourrissant notre imaginaire d’une cavalcade aventureuse et presque romantique, Orouni et Emma sautent à pieds joints dans les flaques de la mélancolie pour mieux éclabousser d’innocence ces odes légères fourmillantes de détails et de tendresse. Du bonheur simple et évident de l’entêtant « Speedball » à l’entrain délicieux de « Uca Pugilator » et ses harmonies chorales évoquant le Toontown de Roger Rabbit, de la virée cuivrée et élégante de « The Sea Castle » aux notes d’épices et aux parfums d’ailleurs de « Kalimbalism », on se plaît à s’éveiller à ces nouvelles saveurs, à cet exotisme sonore réaffirmé et retrouvé du plus bel effet.
À l’instar de cette pochette de « Grand Tour » vivement recolorisée, les bienheureux Orouni et Emma Broughton nous prennent par la main, direction ce pays des rêves éveillés. « Somewhere in Dreamland » donne vie et raison à l’optimisme et à la magie du quotidien.
« Somewhere in Dreamland » d’Orouni, sortie le 10 novembre 2017 chez Les Disques Pavillon.
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