La capitale hexagonale vue de l’intérieur. Ses coins obscurs, ses odeurs, ses places nocturnes attirantes et racontant, chacune, leur propre histoire. Avec « Paris », Teorem crée une visite guidée animée autant par son texte d’un réalisme aussi cru que poétique qu’emporté par une musique suivant les mouvements des avenues, des foules et des véhicules. Dessinant la carte d’une ville revêtant immédiatement une autre forme, il effleure les lieux touristiques pour les dessiner dans leur vérité la plus saisissante.
« Terminus Montparnasse », EP attendu pour janvier 2018, nous dévoile sa première escale à travers une vision globale de la ville lumière. Mais pas telle que l’on pourrait la voir ; non, elle est ici intimement tracée, source de rejets autant que d’inspirations, d’admiration autant que de dégoût. Mais une chose demeure certaine, tout au long de « Paris », single magnifique et puissant de Teorem : la cité francilienne est mère de tous les excès et de toutes les envies, des sentiments viscéraux et des murs et édifices palpables et magiques. Une muse à la fois intrigante et fascinante, dans ses sons, ses couleurs sales ou immaculées, ses sources lumineuses inattendues et inestimables.
« Ma plume trempe dans l’acide comme le marquis de Sade […] ; Paris, tu es trop speed, parfois tu me fous le bad et tu nourris mon spleen quand, dans tes rues, je flâne. » La coupure instrumentale intervient alors que tout semblait insipide, rebutant, inaccessible. Mais, au final, « Paris » restera toujours celle qui, malgré ses évolutions, ses dimensions démesurées et ses ruelles secrètes, ses hautes tours et ses plus petites échoppes, nous fait crever d’envie dès qu’on la côtoie. Un pouvoir de fascination et de répulsion dont elle sort toujours immaculée, comme le démontre l’explosion sonore de la seconde partie du titre, et que l’on ne pourra jamais lui reprocher. Paris nous observe, un sourire aussi narquois que séducteur aux lèvres. Et la chanson de Teorem en devient la bande originale parfaite, disant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
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