[Single] [Exclusivité] Fulgeance & VECT – Gifted

Débarque bientôt sur vos platines une toute nouvelle pépite groovy où le funk et le hip-hop font l’amour à vos oreilles. Elle s’appelle « Timestress », est signée Fulgeance & VECT et sortira chez l’excellente manufacture de beats Cascade Records.

Depuis une dizaine d’années, le producteur caennais Fulgeance sillonne la France, larguant de temps à autres une cargaison de productions électro/hip-hop/funk du plus bel effet, chez différents labels comme Cascade Records, Ed Banger ou même sa propre structure, Musique Large. Il se lance dans une nouvelle aventure intitulée « Timestress » avec, à ses côtés, Émile Sacré a.k.a VECT, à la fois producteur et graphiste, proche de Boussole Records et Cosmonostro. Cet album collaboratif mixe des effluves funky 80’s avec le beatmaking moderne, initié par des figures comme J Dilla. Et, derrière les basses infiniment rondes et chaudes, on retrouve même quelques effets disco et house, rendant le tout tendancieusement extatique. Mais quelques mots des auteurs valent mieux qu’un long discours. Alors, on vous laisse avec une interview croisée de Fulgeance et VECT, ainsi qu’un premier extrait baptisé « Gifted » et qui annonce la couleur !

  • Comment vous-êtes vous rencontrés ? VECT, cela fait déjà quelque temps que nous te voyons autour de la musique de Fulgeance, avec le remix du morceau « Whut It Iz », le clip «  G I T E M » ou, plus récemment, une sérigraphie pour son EP « Phoenix » chez Ed Banger.

VECT : J’ai d’abord rencontré furtivement Soulist, qui est la moitié de Souleance (avec Fulgeance), à Toulouse. Nous sommes restés en contact et, très rapidement, l’idée de collaborer ensemble sur de l’image a été évoquée. On a travaillé ensemble sur deux clips ; puis Fulgeance, sachant que je produisais, m’a proposé un peu après de remixer son titre « Whut it iz » à partir de l’acapella de Fresh Daily. J’ai fais ça au feeling, avec l’inspiration du moment. Il en est ressorti un morceau teinté boombap et vocoder, une alliance peu commune qui me plaît. Tous les projets qui ont suivis sont à l’initiative de Fulgeance. Il m’a souvent proposé de travailler avec de grands noms, et les connexions que j’ai aujourd’hui, je les lui dois beaucoup (il va se moquer de moi, là). Laurent Garnier, par exemple, pour un clip animé, ou une chouette collaboration avec Ed Banger.

Fulgeance : Tout est dit … il me doit tout ! Non, mais c’est parfaitement résumé. J’ai tout de suite adoré la fraîcheur et la simplicité d’Émile, que ce soit dans son image, son design ou sa musique. Et, surtout, c’est quelqu’un de curieux et à la culture débordante. Bon, j’arrête, il ne va plus se sentir ! Mais voilà, en tout cas, pourquoi j’ai aimé et j’aimerai toujours collaborer avec Emile Sacré, a.k.a VECT.

  • Comment en êtes-vous venus à collaborer tous les deux ? Quel a été l’élément (ou les éléments) déclencheur(s) autour de « Timestress » ?

VECT : Nous avons deux esthétiques différentes, musicalement ; mais ce qui nous réunit, selon moi, est un goût prononcé pour la scène beatmaking. Fulgeance développe une démarche vraiment cohérente avec ses sorties, il a réellement sa touche personnelle très synthétique, analogue. L’idée de sortir un projet musical commun est par contre plus liée, je pense, à notre amitié. Nos affinités musicales ont été un élément déclencheur, mais ce n’était pas le plus important. Pour finir, ce qui m’a également motivé sur ce projet, c’est la possibilité de construire ensemble de A à Z le « produit » fini, du son jusqu’à l’identité visuelle et l’image animée.

Fulgeance : On tient à préciser que le premier track est une collaboration, mais le LP est un split des deux artistes. Après, on peut quand même parler du titre « Timestress », Émile ? En fait, Émile est un mec ultra speed, un peu stress mais dans le bon sens, et je suis un peu pareil, mais en plus vieux ! (rires) Donc, ce titre était parfait. Et on a surtout une affinité dans le « groove » ,je pense, et d’improviser sur les sons, les rythmiques… Et je savais, en plus, que l’objet allait être beau avec sa touche spéciale toulousaine ! Et c’est aussi super intéressant d’écouter ses sons comparés aux miens : je suis allé plus dans la puissance et ce son que j’aime appeler « low club », tandis qu’Émile recherche la finesse et les mélodies pour aussi en faire un son dansant ! J’aime ce genre de contraste !

  • Quelles sont vos principales influences sur ce projet ? Des noms vers lesquels vous retourniez afin d’aller dénicher un peu de matière ?

VECT : Me concernant, c’est difficile de nommer quelques références car j’ai au moins trois morceaux sur « Timestress » qui font écho à des productions house, disco ou encore trap/futurebeat. Pour tout de même donner quelques directions, le side-project « Les Sins » de Chaz Bundick (Toro Y Moi) est très frais. J’apprécie aussi beaucoup les productions de l’Australien Harvey Sutherland et j’ai été impressionné, comme beaucoup cette année, par les Ricains de Vulfpeck. Mais je m’intéresse autant à des titres disco des années 70-80 qu’à de nombreux projets qui sortent en rap francophone depuis deux ans.

Fulgeance : Sur ces morceaux, mes influences vont de Siriusmo à Photay, de Mr Oizo à Sa Ra Creative Partners… J’ai aimé, justement, y coller tous mes goûts pour en faire mon propre son, mais il y a aussi beaucoup de personnalité dans mes morceaux et ceux d’Émile. On essaye d’assimiler nos influences et de faire notre propre sauce, et pourvu que ça dure !

  • Chaque morceau est précédé sur l’album du nom de son auteur ; cela veut-dire qu’il n’y a pas eu d’intervention de l’autre dans le processus de production de vos titres respectifs ?

VECT : À l’exception du premier titre, « Alliance », non. Nous avons cuisiné nos autres morceaux dans notre coin, nous avons fait par la suite une sélection et avons défini un tracklisting cohérent pour raconter néanmoins quelque chose. C’est une démarche importante à pousser, car l’unique titre collaboratif propose une esthétique nouvelle au regard de nos productions personnelles.

Fulgeance : Exactement. Pour être honnête, ce projet devait sortir sur un split EP chez un label parisien qui n’a pas trop suivi le projet. Et, comme je le disais plus haut, le titre « Alliance » est la collaboration du LP. On parle donc d’un split, mais qui racontait tout de même une histoire, sur le dancefloor ou chez toi, avec ton expresso et ta clope. Ce fut un plaisir de mélanger notre son sur le premier titre, car aujourd’hui, j’en ai aussi un peu ras-le-bol de bosser seul. Enfin, ça dépend ! (rires) Et collaborer ouvre d’autres directions artistiques fascinantes.

  • Si nous vous demandions de parler de ce projet en quelques mots, qu’est-ce que vous diriez ?

VECT : « Timestress », c’est comme un menu de restaurant. Ça va plaire à Fulgeance que je dise cela, car c’est un fanatique de nourriture, vraiment. Un menu, car les tracks ne se ressemblent pas et que tu peux décider de choisir à la carte certaines esthétiques, avec quelques bonnes surprises, je l’espère.

Fulgeance : Mais complètement ! Un bon gueuleton où tu ne sais pas quoi choisir, mais tu prends une petite claque car c’est bon et pas prétentieux ! « Timestress », c’est de la bistronomie où on n’oublie pas les bons produits : on y met de l’analogique, de la basse saturée pour un lead guitare (« Alliance »), on n’hésite pas à emprunter des classiques US ou UK en samplant quelques légendes vite fait… Mais, comme je l’ai déjà dit, c’est aussi dû à notre assiduité à bien faire, développer le bon stress pour faire les choses avec précision, mais aussi nonchalance !

  • Vous allez organiser une tournée pour présenter « Timestress » en live ?

VECT : Malheureusement, ce n’est pas d’actualité. On est justement « time-stress » et beaucoup trop occupés sur de futurs projets. Pour ma part, beaucoup de graphisme en cours.

Fulgeance : Je vais revenir avec plusieurs live (Fulgeance, Souleance) retravaillés, et je compte bien y associer certains des tracks qui peuvent avoir une belle puissance en club ou sur scène. Je rêve qu’Émile me suive, mais que voulez-vous, il est trop timestress et Pedro Winter l’appelle aussi Busy E – non, j’déconne !

crédit VECT : Laurene Berchoteau
  • D’autres collaborations à venir ? Et vos futurs projets persos ?

VECT : Me concernant, j’ai de nouvelles prods qui devraient voir le jour avant Noël en digital sur d’autres labels que Cascade Records. Mais pourquoi pas un « Timestress vol.2 » pour 2018 ?

Fulgeance : Je compte bien re-collaborer avec Émile et, pourquoi pas, une réelle et entière collaboration sur chaque track, si on n’est pas trop #timestress ! Mais, de mon coté pas mal de choses arrivent : un nouvel EP de Souleance sur First Word Rec. avec DJ Soulist, ainsi qu’une série d’edits pour se faire plaisir. Pas mal de EPs, voire LPs en tant que Fulgeance, sont prêts, mais les labels sont trop frileux, ils ont peur de ma schizophrénie. Puis, deux EPs sous l’alias Claude avec un label new-yorkais et un autre d’Amsterdam. Timestress, quoi !


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Etienne Poiarez

Étudiant en master d’information-communication à Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Éternel adepte de Massive Attack et passionné de cinéma, d'arts plastiques et de sorties culturelles.