[Interview] KillASon

L’homme à tout faire existe bien ! En 2016, il s’appelle KillASon et s’illustre à la fois au chant, derrière les platines et les machines, en danse urbaines et dans l’illustration. À l’occasion de l’édition 2016 du festival Rock en Seine où il proposera concerts et performances de danse du 26 au 28 août prochain, le performer et globe-trotter fait le compte avec nous de ses différentes activités autour du hip-hop. Une chose est certaine : vous n’avez pas fini d’entendre parler de lui !

crédit : N'Krumah Lawson Daku
crédit : N’Krumah Lawson Daku
  • Hello Marcus. Tu es rappeur, beatmaker, danseur et illustrateur. Ça fait un paquet de cordes à ton arc ! Comment as-tu développé cette polyvalence artistique incroyable ?

Yo ! Je pense que dans la vie, on peut accomplir plus de choses que l’on ne le pense réellement. Ce sont les interactions avec l’extérieur ; école, travail, parents, amis, qui poussent notre for intérieur à penser que nous sommes limités, alors qu’en réalité : nous nous restreignons. J’ai toujours aimé faire énormément de choses étant jeune : dessiner, chanter, danser, m’imaginer des mondes fous. Et j’ai tout simplement pas arrêté ! (rires) J’ai la grande chance d’être entouré de personnes qui m’ont toujours dit qu’il n’y avait pas de limites tant que l’organisation et le travail sont là.

  • Toutes tes créations ne s’inscrivent-elles pas finalement dans un mouvement hip-hop plus global ?

Si, totalement. Je me vois comme un artiste sans borne définie, avec une grande base qui est bien sûr le hip-hop.

  • KillASon, ça dépasse donc le cadre de la musique ?

Oui, c’est plus que mon projet musical, c’est mon nom d’artiste. En danse, je réponds du même nom, avec mes amis aussi. On m’appelle souvent « KillA ». Rares sont ceux qui m’interpellent par un « Marcus », à part quand ma mère a deux, trois choses pas cool à me dire ! (rires)

  • En t’ayant vu en live aux 3 Éléphants, je me dis que la prestation scénique – démentielle -, extrêmement physique, est indissociable de ta musique.

Merci beaucoup ! Tout à fait ! Comme je l’ai dit avant, je me vois comme un artiste et non pas : un rappeur, un danseur etc. Du coup, les formes d’art diverses que je développe forment un tout !

  • « The Rize », c’est le nom de ton premier album sorti fin janvier chez Fin de Siècle. Comment présenterais-tu ton disque, du point de vue des productions, des textes et des inspirations ?

On parle d’album, mais en réalité c’est un EP « pimpé ». Ce projet compte beaucoup pour moi, car c’est le tout premier. Et bien que certaines tracks aient près de 4 ans (comme « Hoddest In My Town »), j’y trouve toujours une part d’actualité. C’est sûrement dû au fait que je me les réapproprie à chaque concert ! Sur CD, c’est figé, mais sur scène les morceaux évoluent avec moi. En termes de production, ce n’était pas mes débuts, mais je repère aujourd’hui maintes faiblesses et erreurs. Mais faut passer par là ! Je voulais que chaque morceau ait une touche différente. Pour les lyrics, je me suis bien pris la tête sur des morceaux comme « The Mind’s Eye », « Ready Or Not » ou « Black Crook ». D’autres morceaux comme « M.N.M.N. » ou « Hoddest In My Town » sont plus légers, mais ont leur grande part de sens. Rien n’est laissé au hasard. Quand j’ai écrit « Hoddest in my Town », j’étais dans une grande période de questionnement ; je tenais à tout prix à retourner vivre sur Paris pour les études et développer mes projets. Cependant j’avais des doutes et avais besoin d’un petit remontant. Donc j’ai écrit ce morceau pour me donner de l’énergie pour la suite !

« But where you go, it’s not the same, oh oh, that’s the jungle, other hoddest will fight to make themselves a name, there will be pain, you’ll be thrown in the cage, it’s not the same, oh oh, if you wanna be, the hoddest in the world, hey it’s not sufficient to be the hoddest, in the town, in the town ».

Ces paroles issues de la fin du morceau illustrent bien mon sentiment à l’époque. J’allais passer de la petite ville tranquille à l’arène de tous les dangers. Et maintenant je veux le monde (rire).

  • J’ai cru comprendre que ta mère gère ton management ?

Oui !

  • Travailler en famille, ça s’est imposé d’office ?

Ma mère et mon beau-père sont dans le métier de la danse et de la musique depuis plus de 20 ans. Ils s’y connaissent. Et ils me connaissent. Ils sont compétents et savent ce dont j’ai besoin ; so, let’s go ! Mais non ça ne s’est pas imposé d’office. J’ai demandé à ma mère d’être ma manageuse.

crédit : N'Krumah Lawson Daku
crédit : N’Krumah Lawson Daku
  • Tu es programmé cet été à Rock en Seine sur la Scène de l’Industrie dimanche 28 août, mais tu seras également présent sur place avec ta compagnie de danse, Undercover, du vendredi au dimanche. Peux-tu me parler de ces deux rendez-vous ?

Oui, c’est super d’être sur ces deux plans ! J’ai hâte que le public découvre mes frères et sœur du son car ils ont, tout comme moi, beaucoup d’énergie à revendre. Ce dancing va vraiment valoir le détour et j’invite tout le monde à s’y rendre, car il y aura nous en hip-hop, mais aussi beaucoup d’autres styles présentés. Et mon concert du dimanche 28, c’est quelque chose que j’attends depuis longtemps ! J’espère que ça sera blindé, car échanger avec une masse de personnes c’est magique ! Je vais être en feu.

  • Tu fais aussi partie de l’un des crews de danseurs les plus célèbres de France : Wanted Posse. Comment les as-tu rejoints et comment gères-tu cet autre aspect de ta vie d’artiste qui t’emmène aux quatre coins du monde pour des compétitions et des représentations ?

Oui ! Ils m’ont beaucoup appris ! Je les ai rencontrés quand j’avais 8 ans. Ce même jour, je me suis dit : « Un jour, je ferai partie du meilleur groupe de danse du monde ». Et mon vœu a été exaucé à mes 17 ans ! Ça fait du temps de passé, mais je ne regrette en aucun cas cette attente, je suis fier d’être Wanted tout comme je suis fier d’être Undercover. C’est pour la vie. KillASon vient de Wanted où tous nos blazes finissent par « son ».
Quand t’es organisé et travailleur, tu peux tout gérer comme j’ai pu le dire. Quand je pars à l’étranger faire et juger des battles ou donner des stages, c’est occasionnel ou bien l’été donc tout va bien.

  • KillASon, c’est aussi un mot : Fleekah ! Tu peux m’en dire un peu plus ?

On Fleeekaaaaaah ! C’est un dérivé de l’expression « on fleek » qui veut dire « sans défaut ». L’un des membres d’Undercover, Mosey Mozz sort toujours des expressions par-ci par-là (rires). En délirant sur celle-ci, ça a donné « On Fleekah » !


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques