Des petits instants de plaisir électro coupables mais totalement assumés ; Robert le Magnifique nous offre un album décomplexé et avide de sensations multiples et diablement excitantes. Une bouffée d’oxygène dans la pollution sonore ambiante.
« Fuck The Hell Yeah! » craque sous la dent, bouleverse les papilles et ne cesse de distribuer ses friandises électroniques d’un bout à l’autre. Une continuité constamment égale à elle-même, dans un seul but : faire d’une électro franche du collier et directe un festival de sensations sucrées et fondant sous la langue, excitant les neurones et faisant briller des paillettes dans nos yeux grands ouverts. Avec ce disque, Robert le Magnifique motive les sens, entre samples énergiques et sons synthétiques saccadés et terriblement dansants et addictifs. Une belle manière de commencer le printemps, entre nonchalance et immédiateté.
Les échantillons musicaux frétillent, se meuvent et s’insinuent dans nos têtes, électrisant chaque synapse et triturant l’oreille interne. Le dépouillement innocent de « The Good Old Days » côtoie ainsi des passages plus vivants et vibrants, comme le rock mécanique et contagieux de « Le bar des amis » ou le punk artificiel de « R.O.A.D. », le tout s’alliant à la perfection pour ne jamais ennuyer l’auditeur. Calmant parfois le jeu pour nous laisser le temps de reprendre notre souffle au travers de nappes éthérées et minimalistes (« Here We Are My Friends »), Robert le Magnifique dose savamment ses effets, les impose sans forcer et les pense de manière totalement maîtrisée et subtile. La découverte du LP devient rapidement un voyage dans des contrées colorées et chatoyantes, au milieu de créatures souriantes et bienveillantes. Des rêves de gosse personnifiés, des fantasmes d’adolescents solitaires, ou des sourires d’adultes au milieu du chaos.
« Fuck The Hell Yeah! » ne peut définitivement pas être comparé à d’autres œuvres préexistantes, pour la simple et bonne raison qu’il porte en lui l’inspiration la plus intérieure de son créateur. Disque hybride et chargé de mille atmosphères, il contient de tels détails harmoniques, sauvages et enfantins, qu’il vaut mieux se plonger à corps perdu dans ses mouvances au lieu de n’y voir qu’une simple interprétation de tonalités faciles d’accès. Bien sûr, cet opus l’est, mais pas seulement ; car, avant tout, il orne nos journées de pauses sensibles et affriolantes qu’il serait cruel de rejeter. Autant les goûter jusqu’à la lie. Et s’en resservir un verre. Puis un autre, jusqu’à plus soif. Jusqu’à l’ivresse.
« Fuck The Hell Yeah! » de Robert le Magnifique est disponible depuis le 1er avril 2016 chez Yotanka / Impersonal Freedom.
Retrouvez Robert le Magnifique sur :
Site officiel – Facebook
