[EP] Jennie Vee – Die Alone

Originaire de Toronto, la Canadienne Jennie Vee, installée depuis peu à New-York, témoigne avec « Die Alone » d’un premier acte musical aussi séduisant qu’imparable.

Jennie Vee - Die Alone

Bombe sensuelle, on ne reste évidemment pas insensible à la beauté fatale de la jeune trentenaire blond platine, mais c’est surtout sa voix qui nous fera perdre la tête.
À la fois dirigiste et charnel, authentique et très en place, le chant de Jennie Vee donne le tournis, captive et contrôle notre esprit comme une hypnose profonde. On est prisonnier d’une voix, d’une humeur téméraire, accrochée à une nervosité dont on ne peut plus se défaire, comme un chewing-gum pris sous le talon de cette patronne intraitable.
À son écoute, nous viennent tour-à-tour les souvenirs plus ou moins lointains de Ritzi Bryan (The Joy Formidable), d’Emily Haines (Metric) ou encore de Nina Persson (The Cardigans).
La voix d’orfèvre de Jennie Vee dessine une présence, une âme tourmentée dominant ses peurs et ses démons pour mieux les vaincre.

« Die Alone », ce 1er EP, ce sont cinq titres immédiats qui nous parlent et nous plaisent dès les premières secondes, convaincus qu’on a ici affaire à un sacré bout de femme, de celles endurcies et complexes des comics de Frank Miller.
Sur des textes sans concession, non sans cynisme (Die Alone), Jennie Vee nous livre ses plus secrets tourments avec une force de persuasion et de conviction troublante (Wicked).
Il y a même parfois du Garbage dans l’air (Gone Away), et cette hargne jamais trop houleuse aux coutures éperdument féminines nous fait profondément de l’effet.

Ce qu’on aime le plus chez Jennie Vee, ce sont ces mélodies incomparablement évidentes, qu’on sait déjà entendues, mais qu’on pourrait encore écouter durant nos trente prochaines années. Peut-être parce que c’est dans trois décennies de rock, et notamment dans le rock 80’s voire 90’s que la chanteuse et guitariste canadienne va puiser son inspiration avec un véritable don. Ambitionnant à raison de redéfinir la new-wave et le post punk, la New-Yorkaise d’adoption nous rend raides dingues de ses constructions mélodiques à la fois rigoureuses, mélancoliques et terriblement captivantes.
On devient peu à peu ivre de cette voix qui se suffit à elle-même, nous rendant totalement dépendants de celle qui dicte désormais nos faits et gestes.
Comme un vampire sortant ses crocs saignants, on tombera assoiffé suite à l’écoute de « Red Flags », fontaine de jouvence d’une pop au clair de lune, dernier exil spleenétique d’un EP savamment orchestré et addictif.

crédit : Katrin Albert
crédit : Katrin Albert

Pour soigner nos maux, on écoutera en boucle la voix de la douce Jennie. Pour elle, ce sera peut-être à la Vee et à la mort !

« Die Alone » de Jennie Vee est disponible depuis le 30 septembre 2014.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques