[EP] Thylacine – Blend

Un an et demi après son premier EP qui posait les bagages d’un univers electronica et atmosphérique, Thylacine ou William Rezé, devenu nouvelle figure de l’électronique française revient avec un second EP « Blend » à l’orientation plus que jamais narrative et cinématique.

Thylacine - Blend

Impossible d’ailleurs de passer à côté du nouveau single de cet EP, de l’étonnant minimalisme de « Sand ». Ces arrangements de marimba ponctuent cette course, cette escalade de chœurs en échos, ces textures sonores qui se répondent, qui résonnent et interagissent avec nos sens. L’exposition est lente, poétique, jamais violente, toute en retenue. Derrière, le beat frappe la cadence. Comme la course du vent dans le désert, « Sand » est de ces titres qui recouvrent nos pas sur notre marche pour mieux nous abandonner.

Émouvante de mystères, William a choisi Dylan Nichols pour nous troubler toujours plus sur « Distance ». Berçante puis invocatrice, la voix de la jeune américaine nous guide sur cette longue route vers un inconnu toujours plus attirant. Les rythmes s’emballent, la torpeur est bien là alors que tout s’accélère dans une ambiance tourbillonnante et hypnotique.

Pour « Obsession », Thylacine a également élu sa voix, celle de la Parisienne Nina Lily J. On retrouve ici encore cette précaution du musicien angevin pour amener lentement et avec évidence l’auditeur vers des hauteurs sonores, le tout de manière plus obscure qu’à l’accoutumée. On reste cependant plus mitigé sur ce titre définitivement trop étendu (6 min 50) qui aurait certainement gagné en efficacité et évité les redites en réduisant de moitié, sinon du tiers.

Clin d’œil à sa partenaire des débuts, Camille Despres qui avait contribué au succès de l’EP « Intuitive », notamment sur l’excellent « No Mic Stand », c’est le fantomatique « Dad » qui boucle cet instant retrouvailles. Dans l’esthétique d’un No Ceremony///, ce dernier titre laisse nous laisse l’esprit ailleurs, là où la voix de Camille et les machines jouées par William se rejoignent dans un élan solennel. Une belle réunion pour un final intimiste, presque inespéré.

Avec ce nouvel EP faisant suite à une période de singles (Berlingot, Antidote, Pleasure…) étalés sur près d’un an et ayant permis à Thylacine de se faire un nom dans le milieu électronique et d’être programmé en première partie de Stromae, de Vitalic et de La Femme, l’exigeant Thylacine prouve à qui veut l’entendre que son terrain de jeu est infini. Sur « Blend », son mélange d’ambiance, puisant autant dans ses expériences antérieures que dans de nouvelles inspirations déroute autant qu’il séduit. On a quant à nous très hâte de vivre ces nouveaux titres en live, pour nous trouver à nouveau emportés par ce projet, qui en live ne nous a jamais déçus.

« Blend » de Thylacine est disponible depuis le 23 juin 2014 chez Intuitive Records.

Release party de l’EP « Blend » au Point Éphémère le 26 juin 2014.


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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques