Rencontre avec Prohom

Sous les peintures aériennes du très chic Train Bleu, Philippe Prohom s’est raconté. L’instant d’une heure, pour revenir sur le parcours et les sensibilités de l’artiste. De l’électro au rock. De Polydor à l’indépendance. De l’intime à la scène. Rencontre avec un homme amoureux de son art, mais avant tout de la vie. Ici Paris, à vous Lyon.

crédit : Lynn SK
crédit : Lynn SK
  • La question simple et efficace : peux-tu te présenter ?

Ah non ! … Philippe Prohom, auteur-compositeur interprète. Quatre albums. Intervenant scénique. Beaucoup de concerts. Voilà !

  • D’habitude c’est aux médias de faire ce travail, ils disent que ta musique est « rock électro ».  Mais toi comment la qualifierais-tu ?

D’abord, je mettrais « chanson » en premier parce qu’il y a du texte et pour cet album je parlerais de « chanson électro rock », car je trouve qu’il y a plus d’électro que de rock. Après dans l’esprit, mais aussi sur scène, c’est assez rock’n’roll.

  • On dit souvent – faussement – que le troisième album est l’album de la maturité, le quatrième c’est l’album de quoi ?

Il y a quelqu’un en interview qui a dit que c’était l’album de la sérénité. Je vais garder cette formule. En effet, il correspond à quelque chose de pas loin de ça. Un truc serein dans l’idée qu’il a été fait avec la volonté d’être serein dans sa construction. De ne jamais se faire violence, même dans la promo, dans tout le temps que je prends. Dans tout que je fais autour de cet album, l’idée est de ce dire je le fais quand ça se fait. Ne pas s’inquiéter, essayer de s’éloigner des peurs et des angoisses qu’on peut avoir autour d’un projet, et surtout se dire « ce n’est pas ma vie ».

  • Des premières ébauches de morceaux à aujourd’hui, as-tu toujours été dans le même état d’esprit ?

En fait, j’ai accumulé les chansons sans vraiment savoir si j’allais faire un album ou pas. C’est le fait de les envoyer à mon éditeur qui a déclenché le truc. Je n’avais donc pas de pression de sortie, ça a été plutôt sur la longueur. Après l’écriture, non, elle ne vient pas d’une période forcément sereine. L’écriture c’est un peu l’histoire de ta vie, à un moment tu te dis « ça je l’expose ou je ne l’expose pas ? », mais tu ne la choisis, tu la subis plutôt. J’ai besoin d’écrire, alors j’écris, sans savoir où ça va aller.

  • D’ailleurs « L’encre au bout des doigts » parle de ton rapport à l’écriture presque organique, peux tu nous en parler ?

J’ai ce petit monde à moi et c’est une chance incroyable de pouvoir se retrouver, se faire du bien, d’écrire. Quand j’étais jeune, c’était ça, c’était quelque chose qui m’énervait et que j’ai écrit. Je me suis rendu compte que ça faisait du bien. Ça a commencé comme ça. J’écrivais des textes que j’appelais « Lettres » et c’est bien après que j’ai commencé la chanson. Au début, je chantais en anglais sur les textes des autres et je me suis rendu compte que je pouvais très bien écrire des chansons structurées. Je n’ai pas écouté de chanson française et en même temps, ça, c’est peut-être bien. Car je vois beaucoup de chanteurs français avoir une pression, de vouloir faire mieux que Brassens, Brel, Ferret… Je n’ai pas d’héritage.

  • Ton album s’ouvre sur « Comment lutter » et pose un réel questionnement sur la lutte et son impact aujourd’hui. La chanson souligne un échec dans les revendications, n’est-ce pas ?

C’est assez désabusé en fait. On essaye de changer le monde, mais on ne peut pas. On sent bien qu’on ne maîtrise pas ce monde. C’est terrifiant ce qui nous arrive en ce moment. À une époque, je voulais être terroriste écologique, « si tu as de l’argent un jour, tu montes des opérations terroristes et tu mets des balles dans la tête des grands patrons et tu fais péter des bulldozers en Amérique du Sud » et puis non, ça ne changera rien, on le sait aujourd’hui. Alors oui, tu te demandes comment lutter, comment on peut faire ? Mais les réponses sont apportées et c’est marrant parce que c’est les gens du public qui l’ont compris comme ça. Les réponses sont apportées dans la dernière chanson « Un monde pour soi » qui raconte que finalement la seule manière de changer le monde, c’est de changer ton monde. Un maximum de petites taches d’huile fera peut-être quelque chose. En tout cas, mon écriture n’est jamais dirigée en pensant que j’ai une voix qui porte ; si c’est le cas, c’est inconscient. C’est ce que je chantais dans « Pas d’idée » du premier album. Les mecs qui chantent l’amour, c’est depuis toujours et honnêtement ça ne change rien. Après si ça peut porter des gens et leur permettre d’être plus bienveillants avec leur entourage, c’est gagné, mais je n’ai pas la prétention d’écrire pour ça du tout. À la base, je suis plutôt dans l’idée que ça ne sert à rien, mais que ça me fait du bien à moi.

  • Souvent, les artistes ont du mal à assumer l’étiquette « engagé », qu’en est-il pour toi ?

C’est pas mal vécu, c’est juste pas très juste. Zebda est un groupe engagé, qui fait des choses au quotidien. Moi non. J’exprime une parole, je suis une voix de plus. C’est tout ce que je fais. Je pense qu’il y a vraiment plus engagé que moi !

  • Un de tes actes « politiques », a été de quitter Polydor pour un label indépendant, peux-tu me parler de cette aventure ?

Je suis parti de là bas, parce qu’ils avaient du mal à bouger vite. J’avais besoin de réactivité dans l’histoire. Universal, c’est une grosse maison, c’est dur de faire réagir les gens. Ils avaient un petit peu de mal à le défendre, alors qu’ils l’aimaient. Ils en étaient un petit peu désolés. Je voyais qu’ils faisaient fausse route sur certaines manières de le défendre. Du coup, on s’est un peu fritté, mais pas tant que ça. Eux, ils ont reconnu leur tort et moi, je suis parti en leur disant pourquoi je pars. Je leur ai fait un mail en leur énonçant les conditions pour que je reste, c’était pas possible. Alors je suis parti et tout s’est très bien passé. C’est un fantasme de se dire qu’on se fait bouffer par les grosses majors. Tu te fais manger si tu as envie de te faire manger. Si tu n’as pas envie de te mettre une plume dans le cul, tu ne te la mets pas. C’est le gros fantasme de l’indépendant qui galère et qui chante dans sa cave, et qui est aigri. C’est complètement faux.

crédit : Lynn SK
crédit : Lynn SK
  • Tu es un artiste dans la marge, dans le sens que tu n’a peut être pas fait les choix les plus faciles…

En fait le choix, c’est soit tu vas habiter à Paris, tu te mets dans le circuit d’être dans la vie parisienne et du coup tu te fais plus facilement repérer par les médias, les programmateurs, les gens influents, mais il faut payer le prix de la vie parisienne qui est un prix que je n’avais pas envie de payer. Je trouve que Paris est une ville très oppressante, dans laquelle je ne me retrouve pas. Quand je suis dans le métro, je ne me retrouve pas humainement. J’ai l’impression de ne pas être à ma place. Du coup j’ai choisi d’être à Lyon, en sachant très bien que le mec des Inrocks quand il va faire un dossier sur la nouvelle chanson française, il ne t’aura pas vu la veille donc il ne va pas penser à toi. C’est comme ça que ça marche.

Je crois que la marge elle tient à ça, à certains refus. Par exemple, sur le deuxième album, on a fait une tournée avec Europe2 CampusTour, et le directeur d’Europe 2 entend une chanson du premier album et me dit « va y fait un remix et on la sort ». J’ai refusé parce que j’étais déjà passé au second album. Ça, c’est un vrai choix qui te coupe du réseau des radios. Je sais que ça m’a coûté cher, mais je me suis mis volontairement  la marge. Puis, un dernier truc : la notoriété ne m’attire pas spécialement. J’ai envie que mes chansons soient écoutées par le plus grand nombre, mais les à côté de la notoriété je n’en ai pas tellement envie. Si demain matin, je vends 2 millions d’albums, je payerai ce prix-là volontiers. Je saurais me mettre à l’écart de ma vie de tous les jours. Si ça m’arrive, je le prendrais, mais en tout cas je ne fais rien pour que ça se passe. Je n’ai pas envie de jouer des coudes pour entrer sur Canal +. On leur envoie, ils l’écoutent, ils l’aiment, ils ne l’aiment pas. C’est comme une histoire de sacrifices que tu n’as pas envie de faire. Sinon, je serais en incohérence avec qui je suis. Je ne veux pas être connu, il y a des gens que je rencontre qui veulent l’être, mais pas moi. Ce n’est pas le même métier. Il y a plein de gens connus qui ne font rien, regarde la téléréalité, ils n’ont rien. C’est le vide intégral. Moi, je suis auteur-compositeur interprète connu dans la marge et ça me va bien !

  • Et même dans cette marge, c’est important pour toi de laisser une trace dans la musique ?

N’importe quel auteur compositeur a envie d’avoir une chanson classique. J’adorerais que dans 20 ans, on passe une de même chanson sur Radio Nostalgie. Je ne peux pas mentir là-dessus. Tu sais, c’est l’histoire de Warhol qui disait « tout le monde sera connu une minute dans sa vie » alors, est-ce que c’est très important ? Plus j’avance dans ma vie, plus je me dis que c’est mieux de laisser une trace humaine forte aux gens qui m’entourent qu’à la postérité avec une chanson. Une chanson qui laisse une trace, tu ne sais pas pourquoi elle laisse une trace. Pourquoi cette chanson va rentrer en résonance avec le public à ce moment-là ? Signer un classique qui rentre en résonance avec la majorité c’est quand même merveilleux. Ce qui arrive à Stromae en ce moment, avec la chanson « Formidable », qui n’est pas une chanson facile, c’est génial, mais tu ne le choisis pas.

crédit : Lynn SK
crédit : Lynn SK
  • Tu es un touche à tout dans ton art, tu es en plus intervenant scénique. Que t’apportent ces approches différentes ?

Plus d’émotions. Plus  de vibrations. Je suis un bouffeur d’ivresse de la vie. Tu vis des choses hyper fortes en faisant travailler des gens sur scène. Tu rentres dans leur univers artistique. Tu marches sur des œufs, parce qu’il faut les protéger, mais aussi les faire travailler. C’est passionnant, tellement riche émotionnellement. J’ai envie de vivre, faire plein de choses à ce niveau là. Être dans l’émotion le plus de fois possible. La plus grande chance que j’ai eue dans ma vie, c’est qu’on m’appelle pour que je remplace quelqu’un aux Chantiers des Francos. J’en ai fait vraiment mon métier, les gens sont contents, je suis content. La vie est belle.

  • D’une manière générale, vers où et dans quoi vas-tu puiser l’inspiration ? Dans l’art lui-même ?

Dans ce que je croise. Le lieu là. N’importe quoi en fait. Je suis ému par beaucoup de choses donc il n’y a pas forcément quelque chose de précis. Ça peut être dans les lectures, dans les conversations que j’ai, dans les conversations que j’entends… Tout est sur ce dernier album. On ne peut pas dire « Oui, j’ai une culture littéraire. Oui, j’ai une culture musicale. Oui, je suis influencé par telle période. ». Je n’ai pas de référence directe.

  • Il y a un paradoxe remarquable dans ta musique, entre des textes humains et une musique assez brute et froide, qu’en penses-tu ?

Ça a toujours été un peu comme ça je crois. On a essayé de les réchauffer ces machines, mais ça reste des machines. C’est comme ça, c’est mon truc. J’ai toujours aimé cette musique électro, comme peut le faire Depeche Mode. Mais je t’avoue, je ne l’explique pas. Je mets peu d’intellect dans mon travail. Du coup, j’aime bien ces musiques-là, je fais ça, c’est mon truc, mais je n’y réfléchis. Je le fais peut-être, mais ce n’est pas prémédité en tout cas. Pour ce qui est du texte, c’est vraiment l’être humain qui m’inspire. Tant mieux, alors s’il y a de la chaleur, mais ce n’est pas volontaire. C’est ce que j’exprime et ce n’est pas ce que je veux exprimer.

  • Sur ce quatrième album, peut-on parler de virage électro ?

Prohom - Un monde pour soi

Pour moi, il n’y a pas de virage électro. Je n’ai pas changé de méthode de travail sur les quatre albums. J’ai toujours fonctionné qu’avec des synthés. Il y a peut-être moins de guitare cette fois, c’est sûrement la seule différence. Le deuxième album, les gens disaient qu’il y avait moins d’électro, pour moi il était pareil. Le virage, il s’est fait il y a 20 ans, 25 ans avec Jean Michel Jarre, Depeche Mode, et surtout après avec toute la vague électro des années 90. Tous ces groupes où il y avait du chant dedans, à ce moment-là je me suis dit « C’est possible » ! Je venais du rock et j’étais un gros flemmard, je n’avais pas envie d’apprendre la guitare. Forcément, quand Depeche Mode est arrivé et a fait de la musique avec deux doigts, j’ai trouvé ça génial ! Ça, ça m’intéresse! L’apparition des orgues électroniques, des séquenceurs, j’adorais ces sons-là et puis même si ça nécessitait des connaissances et une culture – quand tu achetais ton premier synthé, tu te prenais pas mal la tête avant de le connaître – , l’approche était plus simple. C’était assez révolutionnaire de pouvoir faire de la musique sans être musicien. Il y a eu l’album des Cure qui s’appelle « Seventeen Seconds », quand je l’ai écouté, c’était trop tard, on m’avait volé ce que je voulais faire. C’était tellement intime, ça m’a tellement touché. Je n’ai pas dit « c’est ça que je veux faire », mais « c’est ça que je voulais faire »! Il y a aussi eu Bowie et la trilogie « Earthling », tout ça, des années 90, j’ai sûrement trouvé ma voie artistique avec ces albums-là.

  • Comment se passe ta phase de composition ? Tu t’entoures de musicien dès le départ ?

Je fais tout tout seul au départ et après, je prends des musiciens quand il s’agit de jouer des choses que je ne peux pas jouer moi. Cet album là, il a été coécrit et cocomposé avec Christian Fradin qui m’accompagnait déjà sur mon expérience duo électro piano. De cette expérience, sont sortis « Madame Canaille » et « Dis toi »… Du coup, on a partagé un petit peu les arrangements, mais par envoi de fichiers. Chacun de son côté. Mais avant de mettre mon nom sur l’affiche, de gérer le truc de A à Z, j’ai fait beaucoup de groupes et, en fait, ça m’a soûlé de m’investir, tu as un mec qui s’engueule avec le batteur, des problèmes de musiciens, des problèmes humains. Du coup, j’ai pris les choses en main et les musiciens arrivent finalement après la phase de création. On réadapte pour la scène. On commence à jouer comme ils sont écrits et puis après ils apportent leurs idées. On fait avancer le truc comme ça. La création en groupe c’est quelque chose que je n’ai plus envie de faire. Je suis un peu un ours, mais mon ultime plaisir dans ce travail de création, c’est d’être tout seul et de voir la chanson se construire chez toi !

  • Et Prohom, tout seul sur scène, c’est quelque chose de possible ?

En tant que chanteur, non ! En tant que comique, oui ! Tout seul avec une guitare, un piano, ça m’a toujours fait chier. Il y a des supers bons musiciens et j’ai envie que ma musique soit bien jouée. Par contre, je me suis toujours dit que si j’avais un quelconque souci économique, j’apprendrais la guitare pour pouvoir faire mon petit show avec une boite à rythmes. Je pourrais le faire. J’y ai pensé. À une époque, j’avais monté 25 chansons guitare voix, mais je n’en écoute pas. Ça me fait particulièrement chier d’ailleurs et comme j’ai envie de donner au public ce que j’ai envie d’entendre… Mais c’est quelque chose qui n’est pas impossible, cependant ce n’est pas mon projet immédiat.

extrait du clip "Je voudrais que tu sois morte aujourd'hui"
extrait du clip « Je voudrais que tu sois morte aujourd’hui »
  • Quand tu écris tes textes, penses-tu déjà à la vie qu’auront tes morceaux en concert ?

Non, pas du tout. Dans le premier instant, je ne pense vraiment à rien de tout ça, et même dans la réalisation d’un album, j’essaye de faire en sorte de ne pas me limiter à la question pratique de la scène. Il y a des titres qui sont plus compliqués que d’autres à monter en live, qu’il faut réadapter, mais j’essaye de ne pas y penser. « Je voudrais que tu sois morte » est un titre difficile à faire en live. Il y a une guitare, une basse, un piano, une batterie, une scie, on est quatre sur scène… Celle-là, pour le moment on ne l’a pas encore monté, on n’a pas encore trouvé l’axe, même si les gens l’attendent… Tant pis ! Enfin j’ai dit « pas encore », on y travaille. Peut-être que la seule chose à laquelle je suis vigilant, c’est l’écriture de la mélodie-chant. Avant j’écrivais des choses avec une tessiture très grande, que je ne pouvais pas forcément assurer en tant que chanteur, maintenant je fais gaffe à ça.

  • Le clip « Je voudrais que tu sois morte » a une esthétique très singulière et très ténébreuse. Comment s’est passé ce choix ?

J’ai eu l’idée du concept. Dans mon idée, graphiquement, ça devait être comme ça, mais plus ancrée dans le quotidien. J’avais des images où j’avais ce corps nu, sur les épaules, en train de boire mon café chez moi. Comme un poids dans la vie. C’est les réalisateurs qui l’ont mis dans quelque chose de plus onirique, avec des plans un peu plus brumeux, même bizarres. On avait envie de sortir de quelque chose de trop clipé, c’est-à-dire pas d’image rythmées, d’être plus dans des tableaux. On avait en commun, l’envie de faire quelque chose de beau et de ne pas se censurer. Et puis notre grande peur, c’était de se faire censurer sur YouTube, mais non je n’ai pas eu de problème. Ça veut dire qu’on a réussi notre coup esthétique. Sauf, par contre, le titre a été pris au pied de la lettre par trois ou quatre féministes qui ont été trop virulentes pour être crédibles. Le public a expliqué le vrai sens de ce titre, là où les féministes étaient dans une autre dimension.

  • Chez indiemusic, on aime bien faire des découvertes, peux-tu nous présenter un artiste dont on ne parle pas assez ?

J’arrête pas de faire des interventions scéniques alors qu’il y en a un paquet de groupes ! Je ne pourrais pas te citer un nom. Va voir mon CV sur internet, il y a les noms. Je n’ai pas vraiment envie de donner des coups de cœur, car c’est salaud pour les autres ! Mais il y a des artistes qui m’ont plus marqué que d’autres, par exemple Cascadeur, c’est quand même classe, le Prince Miaou… C’est des choses fortes.

facebook.com/P.PROHOM
prohom.com

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Juliette Durand

étudiante en cinéma, arpenteuse des scènes parisiennes et passionnée des musiques qui prennent aux tripes