What About an interview Penguins ?

Samedi 11 février, 18h30 chez le manager des What About Penguins et à quelques heures du concert de leur concert au Sentier des Halles, les cinq membres du projet rock pop folk parisien étaient réunis autour de la table du salon pour me présenter ce nouvel enregistrement “Clouds”. Et aussi revenir sur leur rencontre et le projet tel qu’il existe aujourd’hui. La rencontre avec les pingouins, c’est maintenant !

  • Salut les What About Penguins !

Le groupe  : Hellooo, Salut, hello…

  • Ma première question va porter sur l’histoire du groupe. Comment a commencé le groupe et qu’est que c’est aujourd’hui ?

Alex : À la base, c’est un duo parce qu’Ugo et moi on était dans le même collège, mais on ne se côtoyait pas puisqu’Ugo était plus jeune.
On s’est finalement retrouvé dans un cours de danse, moi à la base, j’avais un groupe de variété française, et quand mon groupe s’est séparé, logiquement Ugo m’a dit, “Écoute, moi je fais du piano, si tu veux, on peut faire de la zic ensemble, et cetera”. Et on a commencé à jouer tous les deux, et on a dérivé, on a acheté des claviers maitres, on a fait de l’électro rnb, des trucs un peu “sales”, et puis au bout d’un moment, on a rencontré quelqu’un qui travaille chez Sober & Gentle qui nous a fait écouter des disques de folk, de Jeff Buckley à Elliott Smith, des choses que personnellement je ne connaissais pas. Et ça un peu bouleversé notre façon de voir la chose, et on s’est remis à l’acoustique, et on a vraiment commencé à faire de la musique ensemble.
Après, très vite il y a eu le premier EP fait dans le salon d’Ugo, avec l’ingé son dans la cuisine, près du four… Un son imparfait, mais assez…

Ugo : Novateur

Alex : (rire) Assez représentatif du projet.

  • Et après ce premier EP, qu’est-ce qui s’est passé au sein des What About Penguins ?

Alex : Petit à petit, on va dire qu’on a eu envie d’évoluer musicalement. Il y a des choses qui ont fait qu’on avait besoin que la musique suive ce qui se passait humainement.
Déjà sur le premier EP, il y avait Pauline qui était venue avec l’alto sur So Many Times. Et Ugo a proposé qu’on agrandisse le groupe, qu’on donne plus de place à l’orchestration.
Yves est arrivé venant du monde du death métal – il adore quand je dis ça – et à la base, il y avait un batteur qui n’était pas batteur du tout, qui était guitariste, mais qui nous a dépanné pendant quelques mois, avec qui on a commencé à jouer comme ça.
Et vu qu’il était guitariste, il est parti en tournée, et on a eu besoin d’un autre batteur, et il se trouve que Lewis, donc, était dans le même collègue qu’Ugo et moi. Et on s’était revu lors des auditions du métro parisien et on lui a proposé d’intégrer le groupe. Vraiment, ce sont ces cinq personnes-là qui donnent la couleur du groupe maintenant.

  • Vous êtes parisiens, comment vous ressentez la scène et le public parisien, quel regard portez-vous dessus ?

Lewis : J’ai pas un avis vraiment particulier sur la scène parisienne, mais sur le public parisien. Le public parisien, c’est quelque chose ! Il faut créer des événements sur des soirs, des week-ends, et ce sont des gens qui sont difficiles à sortir mine de rien parce que tout le monde bosse à Paris, tout le monde a sa vie bien prise.

Yves : C’est la scène parisienne quoi !

Alex : Et il y a aussi tellement de propositions à Paris.

Lewis : Oui, c’est tellement fourni, il y a tout le temps des choses à faire.
Pour dire quelques mots sur la scène musicale parisienne est assez fermée. Il y a quelques endroits qui font de l’actualité.Il y a des vagues de groupes qui passent. Les Namaste, les Twin Twin, c’est des groupes qui ont pas mal gratté la scène parisienne. La scène parisienne, c’est un tremplin, mais c’est composé de petits cercles fermés aussi. Après le spectre proposé est assez large.
L’avantage et l’inconvénient de Paris, c’est que d’un soir à l’autre, la programmation peut être totalement différente. Il n’y a pas vraiment d’identité.

  • Parlons un peu de Clouds, le nouvel EP du groupe qui sort aujourd’hui. On va déjà parler de l’enregistrement, comment ça s’est passé et c’était avec qui que ça a pu se faire ?

Ugo : Au Studio du Poisson Barbu à Château Rouge (Paris 18e). Un très bon studio, une très bonne ambiance avec l’ingé son.

  • Combien de temps ça a duré ?

Ugo : Ça a duré cinq jours, c’est ça ?

Le reste du groupe (en choeur) : Ouais !

Alex : Six jours si on compte les reprises voix.

  • Combien de morceaux ont été enregistrés ?

Ugo : Six titres et l’autre morceau, c’est une petite intro.

  • Est-ce que vous avez testé les morceaux en live avant de les enregistrer ?

Alex : Oui, certains pour voir ce qui fonctionnait et les retravailler derrière.

Lewis : Enfin, il y avait des morceaux que vous aviez en duo, et que vous avez repris ensuite, et puis on a pas mal réarrangé les titres déjà existants. Après, il n’y a pas eu beaucoup de rodage avant le studio.

Alex : Ça s’est fait très vite. Ça s’est fait pas mal en studio, enfin en répét !

  • Et si on parlait des concerts ! Quels sont les meilleurs souvenirs que vous en gardez ?

Alex : Puisqu’on est dans la sortie du nouvel EP, et qu’il faut parler de là où l’on en est. Pour les trente ans de la gare de Lyon, c’est le premier concert où j’ai senti qu’on était sur la bonne voie vers l’accomplissement de notre set. Il y avait encore beaucoup de travail, mais c’est la première fois où je nous ai senti à l’aise. Vraiment à l’aise.

  • D’autres dates marquantes comme ça depuis vos débuts. Il y a l’Olympia que vous avez fait à deux…

Alex : Tu vas chercher loin là…

Ugo : Le concert du Gibus, c’était bien en terme d’ambiance.

Alex : Le Gibus Calling avec le Blog de la Blonde, It’s Only Rock and Folk et Bim Bam Boom. C’est vrai que c’était cool parce que c’était un peu LA soirée du lundi et où il y avait beaucoup de monde. Et on ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de monde au moment où on a joué.  Et en plus, on était programmé avec des artistes assez cool ; il y avait Kid With No Eyes, il y avait You and You, The Accident, Patrick des Twin Twin. Cyril Mokaeish aussi. Il s’est passé quelque chose quoi !

  • Au niveau du son, comment ça a évolué entre Raw State, votre premier EP et aujourd’hui Clouds ? Qu’est-ce qui a changé et qu’est qui est resté finalement dans l’univers des What About Penguins ?

Lewis : Il s’est passé des trucs. Moi je suis arrivé il y a un an avec un répertoire qu’ils avaient déjà rodé dans différentes formations. Il y a eu tout un travail de réappropriation du projet. Et là depuis deux-trois mois, il y a des nouveaux morceaux qui arrivent. Pour moi, c’est un peu un projet “work in progress” constant.

Alex : Ouais, c’est ça qui est intéressant aussi, on ne stagne pas. On part sur une piste, et cette piste amène une autre piste, qui en amène une autre, et cetera. On ne se mord pas la queue finalement. Sur les derniers morceaux, c’est l’impression que j’ai.

Lewis : Chacun a sa place.

Alex : On n’a pas peur de tester. On n’a pas vraiment de limites, on n’a pas envie de faire de la soupe, on veut faire un truc qui nous plaît avant tout. Je pense que ce qui reste, c’est l’esprit acoustique du projet, un côté un peu intimiste.

Yves : Ouais, il y a un côté un peu organique sur l’EP qui vient de sortir. On est cinq, ça aurait pu tourner beaucoup plus massif et confus, et finalement le son est assez organique.

Alex : C’est vrai, le mélange électrique – acoustique. Le mélange alto, la guitare , et puis à côté la basse, le clavier, et puis même ce qu’a apporté Lewis à la batterie a changé le son du tout au tout.  Ça a permis d’éviter un son hyper pop, du genre “pop fille facile”, tu vois !

Ugo : J’aime bien la définition de pop fille facile. C’est très évocateur.

Alex : Non, mais c’est vrai, il y a beaucoup de chansons qui auraient pu partir en live si on n’avait pas cette formation et cette cohésion au sein du groupe. Ce groupe, c’est vraiment un métissage musical. La qualité de notre groupe, c’est que chacun amène sa touche, et ça donne une couleur qui nous plaît.

  • On est à quelques heures de la release party pour la sortie de l’album Clouds au Sentier des Halles. Vous avez déjà mis les pieds là-bas, je me trompe ?

Ugo : Oui, à l’époque, c’était en juin 2009. Deux ou trois jours avant l’Olympia je crois. C’était le 25 juin 2009 même, jour de la mort de Mickael Jackson. On s’est dit une étoile est morte, une autre étoile naît (rire).

  • Ca va rester ça ! (rires) Le Sentier des Halles, c’est pour vous un bon lieu pour une sortie d’album ?

Alex : Ouais.

Pauline : Ouais.

  • Merci. (rires)

Alex : Non, mais 120 places, c’est cool, il y a du monde. Et en même temps, ça reste intime.

Ugo : On reste proche.

Alex : On fait en sorte que les gens aient l’impression de voir un événement. On fait un concert d’une heure et demie. On aurait pu remplir une plus grande salle vu que le concert a été complet en trois semaines.

Lewis : C’est avait le planning que ça n’a pas collé avec le Zenith (rires).

Yves : Le Sentier, c’est le retour aux sources pour Ugo. (rires)

Alex : C’est une salle qu’on aime bien, voilà. On sait que les gens l’apprécient, on s’entend bien avec les gens de la programmation et ils nous avaient pas mal aidés à l’époque. En plus symboliquement, le fait de revenir là, c’est un nouveau démarrage.

Yves : Une renaissance tel le phénix.

  • Et comment avez-vous préparé le concert d’aujourd’hui ?

Ugo : J’ai bien dormi cette nuit ! (rires)

  • Enfin, vous avez installé tout le matos, fait les balances, tout…

Pauline : Ouais, là aujourd’hui, on a fait les balances, on a bien répété, on se repose maintenant et voilà !

Lewis : On est prêt !

  • Vous nous réservez combien de titres ce soir ?

Pauline et Alex : Seize. On donne tout !

  • C’est pas mal !

Ugo : La totale.

  • Même les titres comme My Watermelon ?

Alex : Ah non, non (rires).

Ugo : Alors, pas tout, pas tout ! (rires).

Lewis : Ça sera peut-être pour plus tard, mais pas pour ce soir.

  • On parlait tout à l’heure que la première date au Sentier des Halles était complète. Et vous avez décidé d’en remettre une couche le 30 mars prochain. Vous vous attentiez à autant d’engouement ?

Pauline : Ouais, bah ouais (rires)

Alex : En fait, il y a eu une période assez dure où notre ancien batteur est parti. Encore une fois, il n’était pas batteur, il allait faire une tournée avec Stupéflip, et c’était tant mieux pour lui, tu vois. Mais ça a été dur pour nous, tu vois. On avait au tout début l’impression de faire un pas en arrière, et finalement, avec l’arrivée de Lewis, ça nous a grave boostés parce qu’on a taffé, taffé, taffé. Je sentais la même chose quand il a fallu faire venir Yves, quand il a fallu faire venir Pauline,  je sentais qu’il y avait un truc à faire. Qu’il pouvait amener quelque chose, comme les autres ont amené quelque chose. Et mine de rien, le travail avec l’ancien batteur, ça nous a permis de nous entraîner.
Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, il y a une certaine pérennité du projet. Ça fait quatre ans et demi que ça existe. Ça fait quatre ans et demi qu’on y croit… même si on se prend des claques, et maintenant – ça coïncide avec l’arrivée de Lewis, ça commence à marcher fort !

  • Allez pour terminer, si vous deviez dresser le portrait d’un autre membre du groupe ?

Lewis : (à propos d’Yves) Déjà, vu que c’est une interview audio, il faut voir le bonhomme en vrai parce que c’est quelque chose. T’as peur de t’en prendre une. (rires) C’est un grand bonhomme avec plein de cheveux, qui fait un peu peur, mais qui est tout gentil. Et super à l’écoute.

Yves : (à propos de Pauline) Alors on a Pauline à côté, il faut le voir pour le croire ! Un petit lutin, elle est gentille comme un ange. Bon parfois elle a mauvais caractère, mais parfois elle est sympa quoi.

Pauline : J’adore cette description.  (à propos d’Alex). Moi, si je décris Alex, du coup, c’est quelqu’un de très investi.

Ugo : Limite relou.

Pauline : Limite relou, ouais (rires)

Yves : Bah, oui, disons-le ! (rires)

Pauline : Un très bon musicien, toujours à l’écoute, il chante bien.  Et il fait bien de la guitare, et tout. Très investi, très motivé. Très droit, il sait ce qu’il veut ; c’est très agréable pour les autres.

Alex : (à propos d’Ugo) Alors moi faut que je fasse le portrait d’Ugo ? Ugo, c’est une tête de linotte déjà, mais c’est quelqu’un qui est très apaisant. Par rapport à moi qui suis très nerveux, très angoissé ; j’ai plusieurs piles à côté de moi si mon accordeur ne marchait plus, enfin tu vois. Et Ugo, il est toujours détendu, toujours cool. On pourrait croire que c’est un mec en dilettante, mais non, il est juste comme ça, il est zen. Et je pense que ça apaise un peu tout le monde finalement. C’est le petit enfant du groupe, il détend l’atmosphère au-delà du fait que c’est un très bon musicien, et qu’il est très travailleur, et à l’écoute de ce qu’on lui dit.

Yves : Ugo, c’est un peu le nounours de Soupline.

Alex : Ouais, c’est ça ! (rires) Il fait confiance.

Ugo : (au sujet de Lewis) : Faut que je fasse le portrait de ce bonhomme ? Très perfectionniste, un peu révolutionnaire sur les bords. Ça ne va jamais, mais bon c’est marrant. On a de très bons délires, mais il est extrêmement précis. Il est métronomique sur la batterie, mais aussi dans le temps ; il est toujours à l’heure.

Yves : Et ça, c’est vrai !

Ugo : Et il est très rapide. Dans le temps !

Yves : Il sait où est le trou de serrure quoi (rires)

Ugo : Parce qu’il est serrurier, c’était la blague de Yves, pas drôle.

  • Merci les What About Penguins.

Le groupe : Merci à toi Fréd.

Alex : Et puis Fréd, tu fais aussi partie du groupe depuis quatre ans (nb : je suis en parallèle d’un tas de projets, graphiste des What About Penguins). Fréd, c’est la personne la plus réactive du monde. Tu lui envoies un mail, et il te fait ce que tu lui demandes super rapidement. Ça fait quatre ans qu’il travaille avec nous et il a un peu évolué avec nous aussi. C’est ça qui est intéressant, et ça qui est émouvant aussi. Je pense qu’un peu comme tout le monde, vu que c’est une grande famille. On a un esprit famille au sein des What About Penguins, un esprit d’unité, que ce soit les musiciens, l’équipe technique, l’équipe management et le graphisme. Même la marque Hôtel Manufacture qui nous habille, tu vois, c’est une vraie famille, on est très fidèle. Et puisqu’il y a un rapport de confiance, ça fonctionne bien ainsi !

  • Bon concert ce soir au Sentier des Halles, et à bientôt !

Le groupe : Merci, et bon concert !

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Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques