[Live] Scopitone 2018

Pour sa dix-septième édition, Scopitone a caracolé en tête des hauts lieux dédiés aux cultures électroniques et aux arts numériques cette rentrée. Sortes de poupées russes dans le festival, les incontournables Nuits Électro furent marquées cette année par les prestations de haut vol de Max Cooper, Paula Temple, Nina Kraviz, Kiddy Smile, Vladimir Cauchemar sans oublier la révélation WWWater. Revivez l’évènement avec nous !

Scopitone 2018 © David Gallard

Nuit Électro #1 : Girl Power et plus si affinités

Des vrombissements dans le manteau de la nuit. Un espace. Puis deux. Puis trois. C’est entre la salle Micro, la Maxi et le pharaonique préau des Nefs que Scopitone a proposé l’avant-dernier week-end de septembre à ses festivaliers d’aller s’adonner à des expériences sonores dithyrambiques. C’est sur la techno de NSDOS que notre expérience des Nuits Électro s’enclenche sans marche arrière possible. Exigeante et déroutante, on se laisse progressivement hacker l’esprit par la techno ex-machina intensément répétitive et organique du producteur parisien.

NSDOS © David Gallard

En salle Maxi, la douceur s’installe quant à elle sur les mélodies deep electronica enivrantes du duo autrichien HVOB, insufflées par l’envoûtante Anna Müller. Peu après, la Russe Dasha Rush fait régner un climat de tension mentale venu du grand froid dans la Boîte, déclenchant en parallèle l’installation visuelle et interactive « Physis » signée par le collectif Scale. Notre échauffement se poursuit avec la Tunisienne Deena Abdelwahed qui lance le premier DJ set de la soirée avec conviction en colorant sa techno de rythmes maghrébins et orientaux.

Dasha Rush © David Gallard

Peu après en salle Micro, Irène Drésel, à qui on jetterait bien quelques fleurs pour célébrer ses compositions vampiriques et empiriques, cristallise aux côtés de son partenaire de jeu, Sizo Del Givry, une sensualité en plein éveil.

En Maxi, Madben déclenche une rave sonore et visuelle à travers une scénographie instinctive, omniprésente et réactive qui emporte tout avec elle. Fidèle à sa réputation, l’Anglaise Paula Temple joue un set brutal et bruitiste qui fait trembler jusqu’aux rideaux antibruit de la Boîte et fait irrémédiablement gagner quelques degrés de chaleur technoïde à l’extérieur. En Micro, la Californienne ONYVAA nous régale avec son DJ set mental et techniquement imparable.

Madben © David Gallard

Le temps d’un bref aller-retour dans la grande salle pour goûter au bordel déclenché très consciemment sur scène et dans le public par la Nantaise Rebeka Warrior et son danseur fou Erwan Ha Kyoon Larcher, nous rejoignons enfin la patronne Nina Kraviz pour un dernier shot d’adrénaline russe, aux remontées acid, hardtech et IDM. Redoutable.

Nina Kraviz © David Gallard

Nuit Électro #2 : frénétique et déterminée

C’est avec le Parisien Kiddy Smile que nous ouvrons le bal de la seconde nuit électro pour un grand moment de fête et de communion avec le public. Arborant fièrement ses cuissardes et ses habits étincelants, l’étalon sauvage du voguing fait corps avec ses danseurs et danseuses aux looks aussi extravagants qu’outranciers. Une performance savoureuse et généreuse en sourire, à l’instar de l’immense bouche pulpeuse aperçue sur la pochette de « One Trick Pony » et qui sert ce soir-là d’abri à son DJ. Enthousiasmant.

Kiddy Smile © David Gallard

Autre français très attendu ce soir-là : Vladimir Cauchemar. Le phénomène identifié par son tube viral « Aulos », mais à l’identité restant pour l’instant inconnue, réalise une entrée détonante sur scène. Plus mainstream que Nicolas Cage dans le rôle de Ghostrider, c’est casqué d’une tête de mort flamboyante et vêtu d’un maillot des Celtics que la nouvelle recrue de l’écurie Ed Banger offre une solide prestation. Entremêlant des remixes de son titre emblématique sur fond d’une techno musclée, Vladimir s’est également prêté à l’exercice sur d’autres titres contemporains comme « Thriller » du King of Pop et « Signatune » de DJ Mehdi.

Vladimir Cauchemar © David Gallard

Mais l’un des meilleurs moments de ces Nuits Électro, on le doit plutôt à la pétillante Charlotte Adigery alias WWWater, protégée des frangins David et Stephen Dewaele (Soulwax, 2ManyDJs), véritable vent de fraîcheur salutaire au milieu des performances électroniques. Entre dance, pop et RnB, la chanteuse belge, parfaitement assistée par ses partenaires Steve Slingeneyer et Boris Zeebroek ont livré une vraie de vraie performance dans la veine de leurs mentors : passionnée, dynamique et spontanée. C’est bien elle notre favorite de cette édition !

WWWater © David Gallard

En Maxi, on était également aux premières loges pour découvrir le live tant attendu de Max Cooper. Venu défendre en exclusivité française son tout nouvel album « One Hundred Billion Sparks », le Londonien nous en a mis plein la rétine avec sa scénographie complètement folle entre glitches, animations métaphysiques et collages photographiques, accompagnant son set aérien, entre techno du cosmos et electronica éthérée.

Max Cooper © David Gallard

Nos détours en salle Micro nous offrirons l’occasion de tester la techno très déterminée, souvent survoltée de Myako, suivie plus tard de celle encore plus brutale et alarmiste de Sentimental Rave.

Sous les Nefs, on retiendra la techno classieuse et fourmillante du Néerlandais Reinier Zonneveld et le DJ set très deep de l’indétrônable John Talabot, avant le set tant attendu du couple electroclash Miss Kittin & The Hacker en conclusion inédite et totalement récréative de nos deux nuits d’ivresse électronique.

Miss Kittin & The Hacker © David Gallard

Les amateurs de grands crus électroniques n’ont pas été déçus en cette rentrée de septembre. Audacieuse et percutante, la cuvée 2018 de Scopitone a su capter l’attention de son public à travers des performances à la singularité réjouissante. En bref, une 17e édition aventureuse et novatrice, éblouissante et mémorable !


Retrouvez Scopitone sur :
Site officielFacebookTwitter

Photo of author

Baptiste Dupas

Armé de ma curiosité, je pars à la rencontre de ceux qui ont des émotions et des aventures à offrir. Keep it real homie!