Comme pour leur chanson « Bagboy » et la nouvelle d’une tournée mondiale les Pixies ne préviennent pas à l’avance et balancent leur « EP-1 » sans l’annoncer auparavant. Sans doute histoire de se marrer en regardant leur staff relation presse suer à grosse goûte. Bon les Pixies ne sont plus trop indie mais ont apporté leur pierre à l’édifice un peu à la façon des Égyptiens qui ont construit la pyramide de Keops. Dans les deux cas, on ne sait toujours pas comment une œuvre pareille peut sortir du cerveau d’un humain.
Ils ont tellement influencé les générations suivantes qu’on ne les présente plus.
Après des années sans rien sortir, mis à part « Bam Thwok » en 2004 qui n’a pas vraiment fait l’unanimité, ils postent la chanson « Bagboy » accompagnée de son clip. Les fans restés dans les années 90 avec un bon souvenir ne sont toujours pas contents et ne le seront sans doute jamais, car ils veulent du Surfer Rosa et du Doolittle mais ces albums sont déjà sortis.
Le groupe évolue, il faut savoir passer à autre chose les gars !
Comme vous l’aurez compris, comme pour Bagboy, avec ce nouvel EP nous ne retrouvons pas les Pixies des débuts (et c’est normal) mais ça reste encore bien au-dessus de la plupart des groupes.
« Andro Queen » nous fait retrouver des sons venus de l’espace qui nous font penser à ceux que l’on a connu dans Trompe Le Monde. On sent très bien la volonté de vouloir illustrer les paroles par la musique à la façon d’une BO pour un film. Tout comme « Another Toe In The Ocean » on pense plus à un travail de Franck Black en solo qu’avec les Pixies et ça n’est pas totalement faux étant donné qu’il avait déjà joué en solo « Andro Queen » au moins une fois en juillet 2012 au Pleasant Street Theater de Northampton.
Dans cette seconde chanson de l’EP, on sent un peu plus le côté de pop des albums solos du leader tout en ayant ce petit quelque chose de plus amené par Joey Santiago et notamment avec les effets de sa guitare nous faisant penser à des cris de baleine lors de ses bends.
Arrive ensuite un pur bijou de la nouvelle formule Pixies : « Indie Cindy ». Son intro de pop basique n’est qu’un trompe-l’œil nous amenant sur une batterie puissante accompagnant les guitares mathématiques de Joey et Franck. Nous avions eu le droit à quelques esquisses de chant parlé dans d’autres chansons telles que Subbacultcha, Bone Machine et plus récemment dans Bagboy, mais ici, lors des couplets, nous avons cette espèce d’agressivité qu’on peut retrouver dans le rap (« You put the cock in cocktail, Man well I put the tail in — wait ! »)… Tout ça pour arriver sur un refrain aux airs de slow, ce qui donne une espèce d’ovni monstrueux comme on les aime. Le solo et son retour sur un rythme saccadé sont juste jouissifs.
On termine avec la rageuse « What Goes Boom » qui nous confirme que nous avons bien ici un EP qui s’inscrit directement dans la continuité d’un Trompe Le Monde s’étant accouplé aux efforts solos plus pop de Franck Black.
On n’est donc pas totalement perdus dans cet EP, de plus qu’on retrouve les thèmes chers au leader dans les lyrics : l’océan, l’espace et le sexe.
Les Pixies restent donc à vénérer pendant encore longtemps.
EP-1 est sorti le 3 septembre 2013 et est disponible sur leur site ici : pixiesmusic.com/ep1-eu/