OWN. Honi soit qui mal y pense. Arthur ou son groupe oxymore (« tout seul, à plusieurs ») a délaissé son ex-cité d’Aix pour conquérir, tel le roi éponyme, la Normandie et bientôt toute la France et ses pays frontaliers. Avec sa devise « Dis-moi oui, Indie », OWN monte sur les scènes et remontera la Seine en octobre à l’occasion du MaMA Festival pour présenter son premier EP au bout de son épée. Qui n’est pas de Damoclès tant ses compos jubilent de richesses musicales, lui vouant une route tracée vers un succès et une reconnaissance garantis. Influencé, mais pas sous influence, OWN construit son royaume musical depuis déjà 5 ans, accompagné de fidèles destriers. Mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années. Guettez OWN près de chez vous. Il va débouler et vous chambouler. On a croisé Arthur durant son premier grand rassemblement. Il est fort à parier qu’il en vivra beaucoup d’autres…
- Bonjour Arthur, on te sent excité de faire des scènes, comment ça se passe notamment d’après ce qu’on a pu voir et entendre du groupe en ouverture en grande pompe du Festival Beauregard 2022 ?
À Beauregard, il y avait pas mal de monde. Avec un accueil chaleureux, on ne s’attendait pas à cela. Nous, on est très cool sur scène et on a fait la fête comme on sait faire. Et en plus de cela, moi, j’ai une équipe que de potes, il n’y a aucun entourage pro et on était tous là. C’était vraiment un bonheur hyper agréable. Les gens étaient hyper réceptifs et les nouvelles chansons ont été hyper bien accueillies.
- Comment fonctionne OWN. C’est un groupe ?
C’est un projet solo, mais à plusieurs.
- Aaaah, un projet solo, mais à plusieurs… (rires). Comment est né OWN, c’est toi tout seul qui au fur et à mesure a embarqué des gens dans l’aventure ?
Moi, j’étais au conservatoire d’Aix avec un pote, Ilan. J’en avais un peu marre d’un poste de guitariste. Je voulais faire plus et je voulais composer mes chansons, chanter. Et voilà, on a enregistré la première démo et là, j’ai entendu parler d’un tas de gens comme Axel, un batteur qui était chaud pour bosser avec moi. Après Flo qui venait de nous voir en concert et qui voulait faire des clips, des choses comme ça. Ça s’est créé au fur et à mesure au fil des années. Et voilà, c’est une équipe de sudistes, de potes. Et puis suite à tout ça, j’ai tracé en Normandie.
- Des sudistes qui se sont ralliés à toi, toi qui t’es installé à Caen. Ce sont tes nouvelles terres ?
Je suis là depuis 2017. Et trop bien, je me suis fait accompagner par Le Cargo, la SMAC de Caen. Et en fait, c’est leur régisseur qui devenu mon régisseur tournée, c’est lui qui trouvait les dates et tout ça. En 2022, on fait une vraie tournée qui est ma première tournée, mais qui a été vraiment organisée. Comme ça, entre potes, sans budget ni rien. On monte vraiment un truc de potes jusqu’au bout.
- Un gars du Sud qui s’installe en Normandie et qui sonne, si on peut le dire, mais ce n’est pas un scoop, plutôt belge. Ou tout au moins par rapport à vos références, Balthazar, entre autres. On le voit un petit peu associé systématiquement à ton projet.
On aime bien étiqueter en France. Qu’est-ce que tu en penses ?
Balthazar, je pense que c’est l’un des meilleurs ? J’adore cela fois mille. À la base. J’écoutais beaucoup de trucs anglais. Cela étant, je me suis vachement diversifié, mais Balthazar, c’est ma valeur sûre depuis le début. Je connais beaucoup de tubes comme ceux des Foals ou des Arctic Monkeys. Moi, j’ai appris l’anglais avec des interviews de Jeff Beck par exemple…
- Donc ton ADN, c’est véritablement la musique indie internationale. Et du coup, pour l’écriture, c’est toi seul ? Tu es accompagné ? Quel est ton process d’écriture ?
Je fais tout, tout seul. Il y a beaucoup de débuts de chanson que je jette et finalement, il y en a toujours une que j’ai envie de finir. Et je fais tout de la chanson moi-même, j’enregistre ma démo tout seul et après je l’envoie à mes potes et on bosse la suite ensemble, je leur demande des conseils, on bosse les clips et tout. On bosse aussi par single. Dès que j’ai fait une chanson, on compose le clip, le mastering et tout ça va toujours en studio. On sort ça, on passe à autre chose et du coup, je compose tout seul. Mais après on peut réarranger tous ensemble. Mais c’est vrai que la chanson, je ne l’envoie pas à mes potes tant que je ne l’ai pas finie de A à Z.
- Tu te considères comme un parfait perfectionniste, en tout cas pointilleux ?
Ouais, sinon, j’aurais sorti beaucoup plus de choses, je pense. Sur chaque single, je passe beaucoup de temps. Une fois qu’on est vraiment satisfait à deux mille pour cent, alors on peut sortir un EP.
- Tu es perfectionniste, mais aussi polyphonique, parce qu’on sent quand même une richesse et une profondeur à la fois des mélodies, des sons, des sonorités que tu es allé chercher dans plein de références, plein de pays, mais en tout cas qui t’animent…
Ouais, ouais, ouais, carrément. On m’a dit on m’a dit et hier, ça ressemblait à un hommage, à plein de trucs que j’écoutais. Ça ne s’entend pas quand on écoute ce que je fais, ça reste quand même OWN et ça, je trouve ça vraiment cool. Et ouais, du coup, je me nourris de plein de trucs sur des mélodies dans tel ou tel morceau ou des ambiances sur tel couplet. Il y a des petits chœurs comme ça sur tel ou tel moment, je kiffe faire cela vraiment. Et la mélodie, c’est vraiment un truc super important, c’est pour ça que j’écoute beaucoup les States parce que les States en mélodies, faites attention, ils sont tout de même au-dessus.
- Tu as des velléités, des envies après t’être installé en Normandie ? De traverser la mer, justement, et d’aller présenter également ce que tu fais outre-Atlantique, outre-Manche, etc. ?
J’ai joué avec un groupe anglais de Brighton en Bretagne début juillet et on s’est échangé nos noms, adresses, pour se dire « il faut qu’on fasse un concert ensemble en Angleterre ». Je n’ai jamais joué à l’étranger. Et j’aimerais vraiment parce que comme on chante en anglais, ce serait vraiment con de ne pas jouer là-bas (rires). Donc carrément !
- Tu t’es préparé à jouer au-delà des frontières, des pays francophones et d’aller attaquer justement les pays où tu es allé chercher un petit peu ton inspiration ?
C’est tout ce que j’écoute à la base. Ça vient de là-bas et du coup, si je chante en anglais, autant aller présenter mon travail là-bas. Oui, je vois bien l’étranger. Ça, vraiment, on n’a pas encore l’occasion. Ça serait quelque chose !
- Maintenant, tu aurais des envies justement de faire de premières parties de certains groupes anglais. Là, en ce moment, qu’est-ce que tu aimes ?
Là, je n’ai pas de noms qui me viennent à l’esprit, mais en tout cas Balthazar forcément… Ne serait-ce qu’échanger avec des groupes serait déjà génial…
- Et tout ce que tu écoutes, c’est sur vinyle ?
Ça ferait un petit budget, mais j’aimerais bien !
- Justement, aimerais-tu pouvoir aussi proposer tes chansons sur CD, sur vinyle. Tu as maintenant cinq titres et puis peut-être en 2023 un album. Tu as ça dans ta roadmap ?
Je n’ai pas encore ça, je me fais des rétroplannings sur plusieurs mois. Parce que si je fais plus long, je sais que je vais faire l’inverse. Et vu qu’il n’y a pas de structure pro, tout ce qui se passe dans ma tête et dans la tête de mes potes, on fait comme on peut, mais en tout cas on se donne un max.
Mais du coup, là, on s’est fixé une deadline, on se dit que l’EP sortira en octobre et du coup, on a commencé à faire des clips tout. Après une pause de concerts en août et une reprise des concerts en septembre, on va refaire une petite tournée et il y aura sûrement un nouveau projet qui sortira l’année d’après.
- Quelques dates comme ça en tête pour la rentrée 2022 ?
On joue au MaMA Festival le 12 octobre !
- Avec une envie, j’imagine, d’aller affronter les scènes, aller affronter les foules.
Ouais, ouais, carrément. L’été prochain, pouvoir jouer dans d’autres grandes villes. Il n’y a jamais eu trop un aspect concert avant ça. Et là, ça s’arrange un peu. La vie autour, c’est cool.
- Sur une grande scène comme Beauregard, par exemple, il y a beaucoup de monde devant toi, mais il n’y a pas forcément de contact avec le public. Sur des plus petites salles, l’ambiance et les rapports sont différents. Donc j’imagine que tu vas t’y enrichir. Est-ce que toi, justement, tu serais plutôt petite salle style les petites salles parisiennes ou plutôt les très grandes scènes…
On a fait une tournée de quelques dates. On a joué chaque soir dans des conditions vraiment hyper différentes et c’était hyper formateur et donc ça, c’était vraiment l’équipe, d’arriver à faire le set sur des petits trucs avec vraiment un son pas ouf du tout… Ou alors, l’inverse comme au Pop-Up ; c’était bondé, bon son et tout. Et là c’était vraiment cool ! Et du coup les petites salles, c’est vraiment cool aussi. Avec Beauregard, c’est la première fois que je monte sur une si grande scène et je voulais vraiment tout faire pour voir ce qu’on allait faire après. Mais un max de concert, ce ne serait vraiment pas un problème.
- En octobre, on tiendra les lecteurs informés. Plein de bonnes choses pour la fin 2022 et 2023 !
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