[EP] Moonshine Volume 1

Derrière « Moonshine Volume 1 » se cachent trois entités psychédéliques, en la présence de Forever Pavot, Julien Gasc et Dorian Pimpernel, qui nous décochent six titres calibrés du plus bel effet !

Moonshine EP Volume 1

Born Bad Records s’est révélé, au fil des années, comme le distributeur de rock underground le plus intéressant et intransigeant en France avec un réel degré de visibilité, tout en conservant cette façon de faire, artisanale et vraie. Malgré ces éloges, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il existe toute une flopée de labels rock tout aussi cools. Mais continuer à séjourner dans l’indé avec des visées nationales n’est pas chose aisée. Bref, j’arrête mon quart d’heure pénible, ça devient clairement trop pompeux, passons aux choses sérieuses ! Qu’est-ce qu’on obtient lorsqu’on mélange les trois patrons du nouveau rock psychédélique français ? Tout simplement « Moonshine Volume 1 », le split EP collaboratif entre Forever Pavot, Julien Gasc et Dorian Pimpernel ; rien que ça !

Ce nouveau super-groupe, tout beau tout neuf, nous dévoile six titres où les guitares, les claviers et les micros s’échangent et se confrontent, se suivent et s’entraident dans une osmose à la fois envoûtante et planante, s’acoquinant à la fausse naïveté de ritournelles pop, bien plus mystiques qu’elles n’y paraissent. Il n’y a pas à dire, Born Bad Records est parvenu à réunir ses guitar heroes les plus aptes à nous filer des frissons.

« Echolana » introduit ce disque à la force d’harmonies et de rythmes lancinants et enivrants, s’étirant aux confins d’une dream-pop un tantinet inquiète et survolée par la voix délicate et discrète de l’artiste Dorian Pimpernel. On enchaîne avec Julien Gasc, qui nous élance dans les lignes aériennes des violons et des claviers de « Léger Léger », qui n’est pas sans rappeler certains morceaux d’Étienne Daho. On y croise Chassol au piano, à côté de guitares légèrement abrasives qui n’entachent en rien la délicatesse de l’ensemble.

« Nos vélos sous la pluie » sonne comme une ballade en bord de mer avant que « C’est de l’or » n’embrasse les esprits par sa langueur cosmique et nous emporte vers d’autres latitudes. « Minor Nipple » est, tout en simplicité et en sonorités rétro-naïves, délicieux et malicieux. Enfin, voilà que nous arrive « La fin de la guerre », belle hymne psychédélique pour la paix et l’amour, qui risque d’en convertir plus d’un !

Jolie livraison de la part de ces trois infatigables auteurs d’une musique intelligente et légère, qui va ravir leurs auditeurs. Les paroles, en français ou en anglais, nous racontent de manière loufoque et magique de belles histoires d’amour, en une seule et même pulsion qui n’a de niais que l’apparence et sonne bien plus juste que les tubes radiophoniques les plus populaires (l’amour constituant au moins 70, voire 80%, des paroles de ce magnifique registre). Alors clairement, ils ne révolutionnent rien et ne dévoilent rien d’inouï ; mais, en six titres, nous voilà régalés d’un rock psychédélique simple et léché, qui ne s’encombre pas d’expérimentations au profit d’une relation plus directe avec nos esprits. À paraître en vinyle le jour du Disquaire Day 2016, voilà une belle initiative, bien plus séduisante que les immanquables sorties de maxis compilant les redites, couplées à quelques remixes sans saveur, chose malheureusement assez fréquente lors de cette belle journée pour la musique. Un conseil pour les diggers du 16 avril : Born Bad Records a quelques jolies galettes pour vous !

« Moonshine Volume 1 » est disponible depuis le 4 avril 2016 chez Born Bad Records.


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Etienne Poiarez

Étudiant en master d’information-communication à Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Éternel adepte de Massive Attack et passionné de cinéma, d'arts plastiques et de sorties culturelles.