Live at Leeds 2013

Depuis bon nombre d’années, Leeds propose fin avril – début mai un festival indoor dont le line-up, peut en faire saliver plus d’un ! Celui de cette année étant particulièrement alléchant, je décide donc de me rendre dans cette ville que j’affectionne énormément.
Le ton est donné, il n’y a quasi plus de pass disponible à 3 jours du festival, il va donc falloir jouer stratégie et bien gérer son timing pour voir un maximum de groupes disséminés dans les meilleures salles/clubs/pubs de la ville. Il ne sert à rien de faire son planning bien à l’avance, un simple retard sur un set et c’est toute la feuille de route qui se retrouve chamboulée. Je m’étais pour preuve fixé de voir facilement 6 groupes, au final je me contenterai de 4 sets électriques et un acoustique.

Live at Leeds 2013

Les festivités commencent avec Little Comets (trio de Newcastle) que je n’avais pas vu depuis deux bonnes années. Je décide de faire la queue au minimum 1h avant le set devant l’O2 Academy, choix qui se révèlera judicieux vu l’immense file qui patiente déjà tout autour de la magnifique salle. 40 minutes plus tard, je me retrouve entourée d’un public excessivement jeune (pour ne pas changer) et j’attends patiemment que le groupe entre sur scène pour ouvrir officiellement « mon » Live at Leeds.

Little Comets

Le set démarre fort, avec ma chanson favorite de leur 1er album (In Search Of Elusive Little Comets) : « Tricolour ». Les rythmes, qui ne sont pas sans rappeler Vampire Weekend, mettent le public de suite en ébullition, ça chante et danse dans tous les coins, la jeunesse anglaise ne sait plus où donner de la tête. Le groupe enchaine avec « Joanna » donc la salle chante le refrain à l’unisson, prête à s’égosiller pour montrer son enthousiasme. Tout sourire, Rob se dit ravi de retourner à Leeds et de se retrouver dans une si grande salle avant d’enchainer 4 chansons du 2e album (Life is Elsewhere).

En toute franchise ce 2e opus m’avait grandement laissée sur ma faim et le constat est le même live. Il manque ce petit plus qui avait rendu le 1er album quasi parfait. Les compos restent assez semblables et assez pauvres. Il n’empêche que les jeunes fans continuent de crier les paroles à tue-tête, un mosh pit va même apparaitre non loin d’où je suis placée (mosh pit + Little Comets = combinaison impossible en soi). Et enfin le groupe se décide à revenir aux fondamentaux avec l’enchainement « Worry » – « Dancing Song » – « One Night in October ». De quoi achever un public plus que conquis. Le sourire réapparait de nouveau sur mes lèvres et je savoure pleinement ce combo fiévreux qui réchauffe si bien le cœur. Le set fini, pas le temps de trainer, je pars de suite au Dr Martens Store pour retrouver les Little Comets, mais en set acoustique.

Là encore j’arrive 1/2h avant le set et déjà la queue se fait assez longue devant le minuscule magasin. Et, une fois de plus, je suis facilement la plus âgée de la file. Pas le temps de pleurer sur mon âge, les portes finissent par s’ouvrir et tant bien que mal je me place derrière tout un groupe de jeunes demoiselles qui n’en peuvent plus de contempler le groupe. C’est parti pour 1/2h de set. Si le groupe ouvre avec le magnifique Mathilda, il tombe vite dans le 2e album et à ma grande surprise, ce dernier prend une tout autre dimension sur guitares sèches. Les chœurs sont sublimes (à noter que le bassiste à fait de très gros progrès en chant), ce qui manquait aux morceaux en set électrique apparait subitement (je dirais même comme par magie) en acoustique. Le public reste respectueux, on murmure les paroles et on admire la facilité qu’à Rob à monter dans les aigus. Quasiment pas une fausse note, les chansons défilent à la vitesse de la lumière sous les applaudissements d’une foule encore plus enthousiaste qu’à l’O2 Academy. Le trio finit sur le sublime Worry qui à mon sens est encore meilleur qu’en électrique. Après ces sublimes 30 minutes passées dans un si petit espace, le public part aussi vite qu’il est arrivé et il est temps pour moi de rejoindre l’Université de Leeds.

The Neighbourhood

Je pars donc assez rapidement pour aller me perdre quelques minutes dans un complexe étudiant assez vaste et très somptueux. Je cherche désespérément le Leeds Union qui abrite pas moins de 3 salles ! Et là un gros dilemme se pose: Savages + Dutch Uncles au Stylus ou bien un groupe inconnu pour moi : The Neighbourhood + Theme Park. La longue queue qui se dessine devant le Stylus ne me motive pas plus que ça et donc je me dirige vers le Refectory. Refectory qui (s’il vous plait) a abrité le live de The Who en 1970 ! La salle est quasi vide, je décide donc de me rapprocher de la barrière pour être bien placée pour Theme Park. Mais avant s’installe un groupe californien sous le nom de The Neighbourhood. Public une fois de plus extrêmement jeune au 1er rang, le chanteur se retrouve accoutré d’une manière peu singulière, et pendant le soundcheck la basse et la batterie sont jouées d’une manière un peu trop forte à mon goût… À ce moment, je regrette de ne pas avoir apporté mes boules quies. Qu’importe, je n’ai pas le choix. Le set commence et c’est parti pour 40min assez longues au final. Je ne saurais décrire le genre musical de ce groupe. J’ai pas mal pensé à du Linkin Park par ses sonorités rnb/rap. Les jeunes fans scandent les paroles tout en brandissant leur majeur sur des « fuck you » à répétition, autant dire que le malaise est assez palpable chez moi. Je n’ai pour être honnête qu’une envie : que le groupe finisse vite son set. Ce sera finalement chose faite et en un clin d’œil je me retrouve tout devant, prête à danser sur le set tropical des Theme Park.

crédit : Ross McCon
crédit : Ross McCon

Theme Park étant aussi un groupe que j’affectionne beaucoup (plus en live que sur cd). Une seule chose m’inquiète : le son et malheureusement le tout se confirmera dès le début du set : c’est fort, beaucoup trop fort. Là encore, la basse et la batterie sont assez insupportables pour les oreilles ce qui est malheureux en soi, car le trio londonien s’en donne à cœur joie. Si Miles parait toujours aussi timide à chanter les yeux fermés, son frère et Oscar sautillent gaiement, grand sourire aux lèvres. La setlist reprend les premiers singles comme quelques compos du premier album éponyme. Si « Tonight » m’agace toujours autant, c’est un régal que de pouvoir se déhancher sur « Ghosts », « Milk » ou encore « Two Hours ». Les titres défilent assez rapidement et 35 minutes plus tard, le groupe quitte rapidement la scène. On en aurait redemandé encore plus, mais place à un groupe qui se révèlera comme le meilleur set de la journée: Everything Everything.

Ayant beaucoup d’amour pour la scène de Manchester (entre autres Dutch Uncles et Airship), je n’ai bizarrement jamais vraiment accroché sur EE. Les derniers singles m’avaient laissée un peu perplexe et de ce fait je ne m’étais pas plus penchée que ça sur le 2e album « Arc ». La salle se remplit soudainement et suite au son un peu trop fort pour moi, je décide de reculer pour me placer tranquillement sur la droite. Le groupe débarque sous une salve d’applaudissements et nous voilà partis pour 1h15 de set ! Si les 20 premières minutes peinent à décoller et me laissent un peu de marbre, la suite s’annonce radicalement différente. À ma plus grande joie, je me retrouve en face d’un groupe qui assure musicalement et vocalement.

Everything Everything

Sir Jonathan Higgs possède une voix assez particulière qui ne peut laisser insensible ! Les sonorités électros donnent la fâcheuse tendance de vouloir danser à n’en plus finir et le combo basse batterie se veut diablement efficace. Je me retrouve à danser avec mes voisins anglais, gros sourire collé aux lèvres, sourire qui ne me quittera plus jusqu’à la fin. Je redécouvre aussi ces fameux singles qui au final se révèlent appréciables et bien plus intéressants en live. J’ai accroché de suite sur « Duet » et « Don’t Try ». La machine EE déferle avec assurance et facilité sur un public complètement fou, la salle est en ébullition, il fait chaud, les pieds encaissent la fatigue de la journée et on s’amuse du premier rang au fond de la salle. Le groupe clôture le set sur le fameux « Cough Cough », de quoi achever la salle entière, mais il reste assez d’énergie pour hurler les paroles et sauter dans tous les sens. Pari donc réussi pour ce quartet mancunien qui a mis les plus réticents (dont moi) dans leur poche. Sur cette superbe note positive se termine donc une journée assez physique, mais tellement agréable.

Il va s’en dire que le Live at Leeds est immanquablement un des meilleurs festivals indoor que l’Angleterre puisse avoir.

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Charlotte Prince

Reporter à l'épreuve des lives ! Passionnée par le rock anglais !