Grizzly Bear – Ours bien léché

Les hipsters du monde entier peuvent se réjouir, un de leurs groupes majeurs, Grizzly Bear est de retour et s’installe dans le paysage comme l’un des fer-de-lance de la musique intello indépendante. À juste titre d’ailleurs, le son Grizzly Bear est caractérisé par une majesté cathédrale assez fascinante, mais pas facilement accessible.

C’est ce sillon qui est encore exploré sur Shields, quatrième effort du groupe de Brooklyn, toujours porté par ses rythmiques jazzy.
Le genre de morceaux qu’un Radiohead de l’époque In Rainbows aurait pu enregistrer dans une forêt sous LSD.

L’affaire est simple : 10 titres cohérents, 50 minutes d’une longue rêverie.
Le tout peut paraître assez semblable, et on a ici le genre d’albums qui requiert de nombreuses écoutes. Shields est en effet dépossédé des points de repère que comportait son prédécesseur. La simple présence du tube indé 2 Weeks et de quelques autres chansons troublantes, mais qui domptaient l’oreille permettait de s’y retrouver un peu. Ici les choses ne sont pas aussi aisées. Point de morceau phare, mais en fin de compte chaque titre s’avère en lui-même entreprenant et passionnant. Il faut avouer que c’est surtout leur addition qui peut rendre Shields quelque peu roboratif.

Il suffit ainsi d’écouter le morceau d’ouverture, Sleeping Ute, pour avoir un bel aperçu du reste. C’est beau, ça va dans tous les sens, bordé de fuites gentiment prog, tout en restant cohérent, avant de terminer sur une improbable outro acoustique.
Mais force est de constater qu’il y a toujours un petit quelque chose pour stimuler l’oreille ou envouter l’auditeur.
Sorte de Grandaddy débranché (une voix aiguë, des envolées aux parfums forestiers psychédéliques), Grizzly Bear a ainsi tout pour s’imposer dans le cœur nos hipsters sur la durée.

L’album est en écoute intégrale à cette adresse avant sa sortie officielle le 18 septembre chez Warp Records :
www.npr.org/2012/09/09/160672368/first-listen-grizzly-bear-shields

grizzly-bear.net

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Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception