[Interview] Gia Ford

C’est par une belle pluie parisienne digne d’un film d’espionnage que nous retrouvons Gia Ford dans un bar-restaurant de Bastille, voisin du Supersonic, club concert où elle s’apprête à interpréter son tout premier album « Transparent Things », déjà dans les bacs depuis quelques jours.  En notre présence, l’Anglaise se montre immédiatement chaleureuse avec ses « good manners » de Sheffield, en nous servant un verre d’eau fraîche avant de commencer notre discussion. À peine le temps pour elle de sortir de l’Eurostar, de faire un check-in à son hôtel qu’elle se rend pleinement disponible pour cette entrevue, accompagnée, non loin d’elle, de ses musicien.nes et de son manager. L’échange peut commencer.

Gia Ford © Carolina Moreno
  • Je crois savoir que c’est l’une de tes premières dates parisiennes, que penses-tu du public européen pour l’instant ?

J’entretiens un meilleur rapport, je pense, avec le public européen qu’avec les Anglais. Je le trouve plus attentif, plus à l’écoute de mon projet. C’est en tout cas mon ressenti. Peut-être est-ce lié à notre culture musicale, je ne saurais dire !

  • À titre personnel, je t’ai découvert grâce aux photos incroyables de ta partenaire Melony Lehmann, vous formez un duo de choc toute les deux, comment est-née votre relation ?

Quand on s’est mises ensemble, elle était déjà photographe ou du moins dans ses débuts, donc on faisait des tests ensemble, elle a commencé à tout diriger, elle est vraiment douée ! Vu que nous sommes proches depuis sept ans, c’est facile de collaborer et je me sens très à l’aise face à sa caméra. Elle sait parfaitement que je vais aimer ce qu’elle va me proposer.

  • Si tu pouvais collaborer avec un artiste complètement opposé à ton univers, à qui penserais-tu ?

Je ne pense pas collaborer avec quelqu’un pour l’instant, je n’en ressens pas le besoin, mais si l’opportunité se présente pourquoi pas ! Cela n’est juste pas une priorité. J’apprécie les collaborations des autres artistes comme Nick Cave et PJ Harvey, Lana Del Rey aussi et son côté pop.

  • Ton album « Transparent Things » est une vraie perle indie pop rock, pourrais-tu nous confier quelques secrets de son processus d’écriture et de composition ?

J’ai écrit beaucoup de chansons sans vraiment savoir que ça allait donner lieu à un album et j’ai juste saisi l’opportunité le moment venu. J’ai réalisé qu’il demeurait un thème commun et au moment de songer à la production, tout est venu en une fois, naturellement. Ça sonnait presque comme un concept-album. Cet album, je l’ai été écrit dans pleins d’endroits différents pendant un an, à Londres notamment puis enregistré au Sound City de Los Angeles ; un studio mythique qui a vu passer Fleetwood Mac pour son album éponyme ainsi que Tom Petty. Mon producteur travaille là-bas (je pense qu’il y est toujours) et on voulait faire appel à Tony Berg qui a produit les deux fameux albums de Phoebe Bridgers « Punisher » et « Stranger in the Alps ». Cela a pris en tout et pour tout six semaines.

  • J’ai fouillé dans les retours presse de l’album et j’ai lu qu’Elton John a salué la beauté de tes textes. Comment as-tu réagi sur le moment ?

C’était fou ! Quand cela arrive, on ne réalise pas trop, c’était comme un rêve éveillé ! Lire une chronique dans NME m’a fait du bien également. Je suis très contente des retours de la presse quant à mon album !

  • Certains de tes clips sont travaillés d’une manière très cinématographique, qu’elles ont été les œuvres qui t’ont inspiré ?

Melony a pratiquement tout dirigé ! Pour « Poolside » et « Loveshot », elle a collaboré avec d’autres personnes, mais elle a toujours apporté le concept, la ligne directrice, le storytelling. Cette femme est brillante !

  • Est-ce que 2025 s’annonce bien pour toi ?

Oui ! Je vais beaucoup écrire, essayer de faire plus en plus de festivals possible. Jouer à Glastonbury ou Leeds serait génial ! Je veux vivre une année pleine à ras bord d’écriture et de concerts.

  • Pour finir, as-tu des artistes queers à nous recommander ?

Jacob Alon (iel, they/them) de Glasgow fait du folk, d’inspiration Jeff Buckley. Iel a vraiment une voix magnifique !

Nous espérons le retour de Gia Ford en France le plus vite possible ; son concert au Supersonic fut un coup de cœur, à revivre peut-être prochainement sur indiemusic !

« Transparent Things » de Gia Ford est disponible depuis le 13 septembre 2024 chez Chrysalis Records et Modulor.


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Carolina Moreno

Carolina Moreno

Photographe et artiste visuelle basée à Paris