Le revival 90 bat son plein en ce moment, mais la plupart des groupes oublie que cette décennie était surtout marquée par sa force à proposer de vraies mélodies avant des démonstrations de production, qui ont plutôt tendance à ampouler le tout plus qu’autre chose. C’est là où les deux filles de Wet Leg font fort par exemple. La mélodie est au centre de la chanson et même si la vibe 90’s est indéniable, le résultat sonne avant tout libre de toute contrainte.
Et Darwin, avec ce nouvel EP qui fait suite à ses premières aventures discographiques – un album sorti en 2020 – l’a bien compris et nous entraîne dans un tourbillon de mélodies, guitares en avant. À noter que ces Parisiens ne sont pas des nouveaux venus attirés par cette scène où refleurit une esthétique un peu plus disto, mais bien de vrais enfants de cette époque bénie pour le rock. Au programme donc, cinq titres qu’on croirait sortis des années Chirac, mais sans jamais sonner datés. Seize minutes précieuses comme un coup de poing dans la tronche qu’on redemande bien volontiers.
Ça commence fort avec « Out of the Box » qui donne envie de se mettre au skate cheveux au vent. Un vrai petit joyau powerpop au point qu’on ne sait même plus à quel saint se vouer : la guitare entêtante ? La section rythmique survoltée ? Ou la voix imparable qui transforme le tout en véritable petit tube ?
La voix, parlons-en, le chanteur a un petit grain dans la voix à la Mark Oliver Everett de Eels ou Kelly Jones de Stereophonics qui nous fait sentir tout de suite confortable. L’organe de l’individu est extraordinaire et on l’écoute se déchainer dans une euphorie proprement communicative.
« Help Me » enchaîne le bal de fort belle façon, entre un Nada Surf sous ecstasy ou des Weezer qui auraient retrouvé leur fougue d’antan. En plage 3, « Monroe » se fait plus sombre. En tout cas, ça joue sec et bien, la section rythmique démontre une fois de plus qu’elle en a dans le moteur, le gratteux se fendant alors d’un solo jubilatoire pour montrer qu’il n’est pas en reste. Citons enfin « Speechless Hero », qui conclut les choses comme elles ont commencé, avec fougue et panache.
Le rock à guitares n’est définitivement pas mort, et continuera à vivre aussi longtemps que des fous sauront écrire d’aussi belles chansons habitées, en les jouant comme si c’était leur dernière chance.
« Out of the Box » de Darwin est disponible depuis le 17 novembre 2022 (autoproduction)
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