Rencontre avec Cardinale

J’avais rencontré les quatre membres de Cardinale ainsi que leur manageuse Cécil cet été. On avait parlé de visuels, de musique de films, de Rennes, un peu de tout et surtout d’eux. Je vous propose de découvrir la post-pop de ces Rennais foisonnants d’envies et de rêves.

crédit : Diane Sagnier
crédit : Diane Sagnier
  • Vous venez de Rennes, comment vous situerez-vous sur la scène rennaise ? Votre place ?

Vu qu’on n’est pas réellement classé, et qu’on est un peu un mélange de plusieurs scènes, on se voit comme un électron libre. On essaye d’avoir une réelle identité, de ne pas s’enfermer dans un style à vouloir copier quelqu’un. On essaye de laisser parler notre musique le plus possible, et du coup, ça donne Cardinale. C’est vrai que depuis le début, on a du mal à définir notre musique par un style, on s’était dit post-pop, mais c’est pareil, c’est très large. Alors, du coup, on fait du Cardinale.

  • Le visuel est très fort chez vous, comment est venue la rencontre avec Diane Sagnier ?

On l’a rencontré à Paris lors d’une soirée, on a sympathisé et découvert son travail par la même occasion, qu’on a beaucoup aimé. Elle a écouté nos morceaux qu’on avait mis sur internet à l’époque, elle a beaucoup aimé Orsen et un jour elle nous a appelés et nous a dit de lui envoyer le titre, car elle avait des idées d’images et puis, elle nous a sorti le clip avec la petite fille avec le bonnet loup. On était trop heureux, ça collait parfaitement.

On pense vraiment qu’il y a un rapport entre le visuel et la musique, c’est une musique qui, à la base est instrumentale, donc du coup ça se porte super bien à l’image. Le clip montre bien cette association. Puis, pour la scène, l’idée c’était de garder une image du clip et de la garder immobile pendant tout le set. L’image de cette petite fille au bonnet loup, elle nous a suivis presque sur chaque concert, pour nous elle fait partie du groupe. C’est un tout : musique et visuel. Ça représente bien le projet.

  • Vous jouez un peu partout, votre musique est-elle hybride et selon vous peut-elle se dispatcher dans différents lieux et toucher un public très large ?

On ne cherche pas forcément à faire de la musique élitiste. Il y a un public et on lui donne ce qu’on a à lui donner et il se passe quelque chose ou non. Peu importe la musique que l’on va proposer et donner, il y aura toujours des gens à qui ça parlera et à d’autres non, et ça c’est pareil pour tout le monde. On voit notre musique vraiment dans l’optique de partager ce qu’on a à partager. On s’est pas dit, on va toucher le mainstream ou les puristes, chacun prend ce qu’il veut. Avant tout, on a vraiment envie de partager un moment avec des gens qui sont là devant nous. Et ça peut marcher dans une grange, comme sur une scène ou bien dans des bars.

crédit : Aloïs Lecerf
crédit : Aloïs Lecerf
  • Votre musique fait penser à une BO de film, cela fait partie de vos influences ?

Il y a pas mal de compositeurs de musiques de film qui sont importants pour nous. Je pense à Ennio Morricone, à Daft Punk pour la BO de TRON qui est assez folle, c’est un mélange d’électronique et d’orchestral, à Michael Nyman et à Yann Tiersen aussi. C’est vrai que le rapport au cinéma, c’est quelque chose qu’on nous sort assez souvent et qu’on a réfléchi assez souvent. Mais, ce n’est pas la seule chose qu’on regarde non plus, ça fait partie des réflexions qu’on a eues. Après, c’est vrai que sur scène avec le visuel, on pense que l’association se fait aussi très vite pour le public comme il y a l’image. Après ce n’est pas forcément parce que c’est instrumental que la référence se porte directement sur le cinéma. Ce n’est pas un but en soi de faire des BO de films.

crédit : Aloïs Lecerf
crédit : Aloïs Lecerf
  • On va revenir sur Rennes, que pensez-vous de l’activité musicale rennaise ?

C’est une ville très riche, il y a beaucoup de groupes et on a joué avec pas mal d’entre eux ; The Popopopops, Splash Wave, Mermonte, Alphabet. En plus, on s’entend bien avec la plupart et il n’y a pas vraiment de rivalité.
Après il y a une scène plus électronique qui commence à arriver, on pense à Coldgeist et Paï. Notre projet a un peu circulé dans différents lieux, on a fait des scènes avec des groupes de styles assez variés. Ce qui est clair, c’est que les autres groupes rennais on ne voit pas ça comme de la rivalité, mais plus comme un partage et des collaborations possibles.

  • Baptiste (guitariste), tu es apparemment situé en dehors de Rennes, est-ce que ça pose un frein pour le groupe ?

Ça pose des frais surtout, un frein je sais pas. C’est surtout au niveau du temps qu’on peut passer ensemble. Sur le long terme, je pense qu’on sera tous assez forts pour surmonter ça. Après, on bouge pas mal ! Pour le moment, Cardinale, ça se passe principalement entre Brest et Rennes. On arrive toujours à faire le maximum pour que ça fonctionne et on essaye de bien travailler pour se retrouver.

crédit : Aloïs Lecerf
crédit : Aloïs Lecerf
  • Pour finir, un petit mot de la fin ?

Merci à indiemusic, c’est un webzine trop cool. Merci, c’est notre mot de la fin. La mer et des poissons, c’est pas mal aussi.

Propos recueillis lors du festival Visions en août dernier.

Merci à Guillaume, Joris, Baptiste et Léo, ainsi que Cécil leur manageuse.

facebook.com/Cardinalefr
soundcloud.com/cardinalefr

Photo of author

Aloïs Lecerf

chroniqueur bercé par et vivant pour la musique à travers les découvertes et les concerts