Big Troubles en vue

Petite appréhension avant l’écoute de « Romantic Comedy ». Que sont devenus les Big Troubles ? Que sont devenus les garçons du New Jersey qui sur Worry, leur premier album, trituraient une mixture à base de My Bloody Valentine ?

Beaucoup de changement dès She Smiles For Pictures. Ce second album contient toujours la même nonchalance, le même timbre de voix désabusé. Mais les lames de shoegazing ont été remplacées par un son de guitare clair très en avant. Alors que les mélodies pouvaient être le point faible du premier album, ce second met en avant des arpèges et des lignes mélodiques à volonté (on pense à The Smiths). On ne ressort d’aucune chanson sans un simple motif mélodique à siffler.

Ce nouvel album sonne plus fort, plus concis. Big Troubles semble avoir laissé tomber sa formule pour se mettre en danger. Grand bien leur en fait sur la majeure partie de l‘album où l’on sent un soin tout particulier apporté aux paroles (en priorité Minor Keys et le single Misery). Si les thèmes abordés ne vont pas révolutionner la pop mondiale (l’amour et les déceptions qui s’en  suivent, l’enfance), les Big Troubles s’offrent un net progrès sur l’échelle de la crédibilité.

Le gros problème ? Les Big Troubles sont signés sur Slumberland, un label où joue leur propre concurrence : The Pains Of Being Pure At Heart, Weekend… Ont-ils vraiment le répertoire pour sortir du lot ? Pas vraiment. Romantic Comedy n’offre pas, en dehors de Misery  ou Minor Keys, de chansons incroyables. Mais vu la progression entre les deux albums. On est en droit d’espérer le meilleur pour le prochain.

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Cyril L'Allinec

chroniqueur globe-trotteur entre Montréal et Paris