Un samedi à Astropolis #19

Prenez une pincée de Bretagne, un zeste de Brest et mélangez le tout dans une émulsion de musiques électroniques en tout genre et vous obtiendrez le festival Astropolis, mélange acidulé et de caractère idéal pour l’été. L’instant Jean-Pierre Coffe passé, revenons à nos moutons. Ceux ne sont pas les compliments qui manquent pour qualifier cet évènement devenu une référence bien au-delà de nos petites frontières franchouillardes.  Mais passons l’historique, d’autres sites s’en chargent déjà et le font bien mieux, et rentrons dans le vif du sujet, ou plutôt l’arène cosmique en laquelle le site du Manoir de Keroual s’est transformé pour l’occasion. Car si le festival s’éparpille sur/dans tout Brest pendant plusieurs jours (voire sur la semaine), la soirée au manoir se déroule dans une bourgade.

Astropolis 19

La soirée du samedi 6 juillet est déjà bien entamée lorsque j’arrive à l’Astrofloor pour assister au set de Flume. Je me laisse tranquillement bercer par son univers fait de grosses basses hip-hop qui font jumper les danseurs et s’acoquinent à merveille avec la fraîcheur diffusée en spray, réussissant même à faire danser les plus timides. Je délaisse celui qu’on appelle le « jeune prodige australien » pour rejoindre la Cour où Nina Kraviz rentre en scène.

crédit : Maxime Chermat
crédit : Maxime Chermat

Pas grand-chose à retenir du set de la Russe. Une tension palpable, les charmes de la belle font leurs petits effets sur la foule, mais elle ne réussit cependant pas à décoller.  Et c’est penaude que je m’attarde sur les visuels et autres jeux de lumières (réalisée par Aquabassimo) qui n’auront de cesse d’ensorceler la Cour jusqu’au petit matin.

crédit : Gildas Raffenel
crédit : Gildas Raffenel

Le temps d’avaler une pinte et me revoilà sous le chapiteau de l’Astrofloor pour les Kap Bambino. Collée aux barrières de sécurité ou au milieu de la foule, le son est mille fois trop fort, je regrette presque d’avoir filé mes bouchons d’oreilles à une amie. C’est un vacarme confus, bordel braillard. Mais peu importe pour la chanteuse, Caroline Martial, qui saute dans la fosse aux lions, au milieu du public, se roulant sur scène et sautant dans tous les sens. Une prestation survoltée et tout en sueur qui réussit (un peu) à nous faire oublier le reste.

crédit : Élise Fournier
crédit : Élise Fournier

Retour à la case Cour pour le set de Marcel Dettmann pour une techno brute, percutante, répétitive réveillée par des pointes d’acid savamment dosée. Jamais dans le « trop », le DJ nous offre un son harmonieux et pointilleux. Un sans faute.

crédit : Maxime Chermat
crédit : Maxime Chermat

L’heure du tant attendu Gesaffelstein sonne enfin à l’aube. Une foule tentaculaire est déjà amassée sous le chapiteau où je peine à me frayer un chemin dans une atmosphère amazonienne. On s’attendait à quelque chose d’énorme, et ce fut le cas. Presque trop. Mastodonte qui nous prend à bras le corps pour nous jeter dans une ambiance malsaine, martiale, sombre. Tout est parfaitement maîtrisé, jusqu’à la foule devenue une armée de marionnettes. Cela en devient presque flippant, et je m’étonne encore de n’avoir vu aucune midinette s’évanouir.

crédit : Maxime Chermat
crédit : Maxime Chermat

Le petit jour est déjà bien installé, j’engloutis mon dernier Dinausorus sur la pelouse qui commence à se vider par flots. J’entends au loin les derniers tours de passe-passe magiques d’Agoria et je cède à la fatigue, en attendant avec impatience la 20e édition.

Astropolis, c’est aussi une édition hivernale, printanière (qui s’exporte à Concarneau, au cœur d’autres vieilles pierres comme celle du château de Keriolet) et un tout nouveau rendez-vous automnal au Fort de Penfeld !

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