[LP] Archimède – Méhari

Déjà le quatrième album pour les Français d’Archimède ; que le temps passe vite ! Après les trois excellents premiers, tous bourrés de pépites (l‘inusable « L’Eté revient » !), c’est un plaisir de découvrir leur nouvelle livraison de rock frais, ainsi que ses mélodies au vent.

L’album précédent avait marqué un virage certain au niveau de l’habillage de leur musique, beaucoup plus produite et moins directe. Ici, hormis le premier single, « Je t’aime low cost », qui semble avoir été enregistré dans les sessions précédentes, il n’en est rien. On retrouve ainsi un Archimède beaucoup plus dépouillé, qui joue davantage sur l’élégance de ses arrangements. On retrouve toujours les guitares, les harmonicas, les chœurs entraînants.

Mais peu importe, sur « Méhari », que les guitares soient en feu ou que l’ambiance soit intimiste. Il y a une constante chez le groupe mayennais : la mélodie fatale. Les Anglais appellent ça « earworm », comprenez le ver d’oreille, soit la propension qu’a une chanson à rester en tête. Et, une fois de plus, Archimède s’impose comme le producteur numéro 1 en la matière sur le marché français . Prenons « Rue de la joie » ou « La Joie de rompre », on pourrait classer presque tous les morceaux dans la catégorie de ceux qui font mouche du premier coup. Archimède a donc un don rare pour les mélodies fédératrices, et le manque de reconnaissance qui est le sien sur la scène nationale commencerait presque à devenir criminel.

Niveau paroles, Nicolas est toujours aussi prolixe, et sa plume s’affinant de plus en plus. On pense forcément parfois à Dutronc ou Renaud pour la gouaille désabusée et moqueuse, comme sur l’hilarant « Fils de », chanson hommage à leur propre père et à charge contre les pistonnés du monde du spectacle (« Si Johnny m’avait donné le sein, si Chedid était mon daron, j’aurais des comités de soutien dans leurs cérémonies bidons »). Enfin, on peut remarquer que le groupe ne subit plus ses influences et préfère en rire. En les utilisant comme des hommages notamment, comme sur les trompettes façon Beatles de « Je Singe le Monkey ».

crédit : André Palais

C’est donc une fois de plus une jolie balade que nous offrent les Mayennais. Sans jamais se prendre pour d’autres, en restant fidèles à leurs valeurs, les frères Boisnard nous régalent encore et parviennent une fois de plus à nous surprendre, leur don de la mélodie semblant devoir demeurer un puits sans fond.

« Méhari » de Archimède est disponible depuis le 7 avril 2017 chez Little Big Music.


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Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception