[Live] Archimède au Divan du Monde

On attendait de voir ce qu’Archimède pouvait donner en live.
Leur nouvel album, « Arcadie », sorti en juin dernier, avait achevé de confirmer les espoirs placés dans le groupe tout en présentant des morceaux plus produits. Mais comment cela pouvait ressortir en concert, telle était la grande question, dans cette petite salle parisienne du Divan du Monde pleine à craquer, remplie par un  public allant majoritairement de 30 à 40 ans.

crédit : Julien Balidas
crédit : Julien Balidas

Si, sur CD, Archimède reste un super groupe très pop, il sait ainsi durcir le ton en live et se transformer en excellent groupe de rock.
Les titres du dernier album perdent alors un peu de leurs orchestrations pour gagner en hargne. Avec pour preuve un « Oh viens ma chérie », au refrain moins guilleret mais qui lorgne davantage vers une new wave vicieuse. Si les morceaux sont adaptés pour la scène, une chose reste identique au CD : la qualité de la voix de son chanteur. Excellent show-man, Nicolas, toujours impeccablement sapé, se sert de sa gouaille frondeuse pour enflammer le public avec un chant toujours étonnamment juste. Pas une mince affaire quand on connaît le débit moyen d’une chanson d’Archimède, toujours très bavarde.

La salle s’enflamme donc au fur et à mesure, mais pas seulement. L’alternance de titres plus enlevés avec d’autres plus doux, parfois ensoleillés (colliers de fleurs et ukulélé sur « Toi qui peines au bureau »), parfois acoustiques (magnifique « Dis-le nous », décoré uniquement de sa guitare bossa) rend le tout varié et toujours intéressant à regarder.
Mention spéciale pour les beaux moments que sont « Au diable vauvert » et « Le grand jour », servis par de magnifiques textes, très forts, qui se fondent sur des instrumentations élégantes.

Les 5 musiciens se fendent aussi d’une dédicace, avec l’inédit « À poil », à nos chers relous de concerts qui s’évertuent à fantasmer un strip-tease des musiciens, et enchaînent avec la bombe « L’été revient », irrésistible, qui confirme qu’elle est bien l’un des plus beaux cadeaux du rock français depuis des lustres.

Pendant une heure et demie, le groupe enchaînera donc joliment tout un tas de morceaux tubesques et entêtants.
Car l’avantage (ou la malédiction) avec Archimède, c’est sa faculté déconcertante à composer des morceaux qui restent des heures, des jours, des semaines, dans la tête.

« Le bonheur » ne fait pas exception et clôt joliment le concert. Du coup, on est parti pour se coltiner le refrain dans le métro, sous la douche, et les longues journées de travail qui suivent.
Et comme il n’y pas de raison que ce soit uniquement les Parisiens qui trinquent, c’est maintenant au tour du reste du pays de connaître le même sort, la tournée se poursuivant jusqu’en mars.


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Sébastien Weber

chroniqueur attaché aux lives comme aux disques d'exception