White – III

Si White est un projet fascinant, c’est peut être que l’homme derrière ce projet, Cory Thomas Hanson, artiste pop expérimental et artiste visuel californien basé à Los Angeles a construit en trois albums un univers texturé particulièrement évocateur d’une rêverie sonore.

White - III

Sur son troisième disque, écrit en partie au cours de ses pérégrinations entre Paris et Los Angeles, pendant plus de deux ans, White consacre un large spectre musical partagé entre la musique électronique des 90s et le chant psychédélique et pop des 70s.

Il en ressort dès « I Wasn’t Afraid », en ouverture, ce sentiment d’une pop façonnée par l’identité électronique de Moby croisée aux réminiscences psychédéliques de Tame Impala. Transcendant et planant.

S’en suit « Can’t Fight The Feeling », folk 70s à la Simon et Garfunkel en apparence avant de déboucher vers une synth pop progressivement orientée vers un rock électrique vivant laissant place aux larsens.

La suite n’en est que plus belle… « Friends » d’abord, pop émotionnelle à la mélancolie pleine de charme puis « Pretty Creatures » consacrant la pop dite tropicale quand les percussions s’accordent avec les synthés doux comme au chant effacé et mélangé à l’ensemble sonore.

« Demons » nous pourchasse dans un rêve blanc, où l’imagerie des cerisiers blancs du Japon se façonne durant l’écoute, puis ce sera à bord d’un insubmersible que nous explorerons le plus court « Deep Water » et ses ambiances aqueuses capturées dans un aquarium et mixées aux nappes synthétiques. Ambiance relaxation.

« Lost » poursuit ensuite cette agréable invitation, du moins au début, grâce à une voix sortant d’un réveil avant de grimper les marches d’une électronique de plus en plus prenante et psychédélique.
La redescente se fait alors sur « Swim », prenant le chemin inverse sur une ballade à l’allure brit pop, aux longueurs fantasmagoriques.

White

On se perdra enfin dans l’étendue sonore et sauvage de « Wet Jets » tels des aventuriers en quête d’un éveil à nouvelles espèces musicales pour enfin s’installer sur le nuage de « Building On », douce conclusion d’un album à contempler, évacuant le sentiment de pesanteur au fur et à mesure que les minutes passent.

Pensé par Hanson comme « un projet de disque que John Lennon aurait pu enregistrer sur la lune avec Cluster et Brian Eno, et vu remixé par Moby », »III » tient toutes ses promesses ; celles d’un disque spatial aux mélodies accrocheuses.

« III » de White, sortie le 28 mai chez Aagoo Records.

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aagoo.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques