Soft Shadows – Reverb Is For Lovers

Après avoir existé en tant que Sundaze, le duo shoegaze de Portland formé par June au chant et à la guitare et Thuy au chant et aux synthés est devenu Soft Shadows, avec l’arrivée d’un troisième membre, Ryan, à la seconde guitare en octobre 2012.

Soft Shadows - Reverb Is For Lovers

Le trio américain nous entraine sur son premier album « Reverb Is For Lovers » dans un shoegaze pop volontairement adouci, un nu gaze pour parler aux puristes de ce nouveau genre, qui selon le Oxford Student se caractérise par « des riffs bourdonnants, des voix tamisées et des murs de distorsions, traduits par des guitares et des synthés nerveux ».
Si les instruments sont par moments apaisés, Soft Shadows entre par moments en zone de turbulence, quand il s’agit de durcir l’atmosphère.

Huit pistes (et un interlude) comme autant de tableaux ombragés, parfois resplendissants et lumineux, parfois profondément agressifs c’est l’offre proposée par « Reverb Is For Lovers », premier album donc de Soft Shadows.
Sur l’album, avec son chant concerné ou apaisant, et ses riffs à même de traduire l’intensité d’une confrontation comme la tendresse d’une relation, Soft Shadows martèle ses dualités à volonté.

En ouverture, « Reverb Is For Lovers », la piste éponyme, nous veut du bien. Une longue introduction quasi instrumentale proche de la surf music, échafaudant les bases du projet, à base de riffs clairsemés, ni trop légers, ni trop agressifs, idéaux pour se mettre dans l’ambiance.

Le doux « Whatever You Say » s’inscrit dans cette conception musicale, avec un chant serein, à la limite de la contemplation et du récital. La batterie métronomique pose le tempo quand les guitares de June et de Ryan et les synthés de Thuy inscrivent le projet aux limites de la dream pop et du shoegaze, avec ces ambiances lunaires en lutte douce avec ces riffs dominateurs et perçants.

Pour combattre cette passivité, on trouvera ce « Cheap Signals », extrait de « 2332 », b-side sortie quelques mois auparavant, illustrant la parfaite capacité du groupe à évoluer sur un même support, en nous offrant alors un surf rock au son distordu et presque caverneux. Électrisant !

Mais le projet ne s’arrête pas là en nous proposant même une délicieuse sortie blues avec « War Theatre », à même de nous faire mordre la poussière, et un « Love Is A Dog From Hell », entre post rock et dream pop, où la sensualité du chant de Thuy coopère avec celui impassible de June Kang, alors que les riffs sous turbulence grondent dans l’arrière chambre.

Soft Shadows

On terminera cette escapade sonore délibérément hors de toute classification sur « Gamma Collider », morceau guerrier, où la batterie assène les coups dans l’ombre, et nous impose une dernière cadence infernale à grand renfort de riffs stricts et glaciaux. De quoi marquer de manière indélébile la fin d’une écoute riche en émotions contrariées et contrastées.

« Reverb Is For Lovers » de Soft Shadows est disponible depuis le 22 octobre 2013 chez Slow Wave et Neon Sigh.

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soft-shadows.com
softshadows.bandcamp.com

Fred Lombard

Fred Lombard

rédacteur en chef curieux et passionné par les musiques actuelles et éclectiques