[Live] YEAST, Two Faces et The Rams au Ferrailleur

Tour à tour rageuse, enjôleuse puis obscure, la pop a revêtu différents atours afin de séduire le public réuni au Ferrailleur pour découvrir le 15 novembre dernier les Nantais de The Rams et les Lyonnais de YEAST et Two Faces.

YEAST – crédit : Fred Lombard

La salle n’est pas encore remplie. Qu’à cela ne tienne, The Rams s’installe sur scène et l’introduction qui s’ensuit est à la fois lancinante et râpeuse. Les secondes s’étirent et on l’aura bien fait de ne pas classer trop vite le groupe parmi les psychédéliques. Le nuage se dissipe et la cavalcade inattendue commence. Le set sera dès lors offensif.  Le guitariste lacère ses cordes pendant que le batteur assène sur les fûts des roulements complexes et turbulents. Les morceaux de « Rebecca (The Girl from Haddonfield) » sont joués avec panache et rappellent la verve des vétérans qui ont marié, sur fond de larsens, les harmonies pop à la puissance du noise.

On entend ce soir des riffs d’une efficacité sans faille et des soli totalement libres et assumés. Les locaux de la soirée font forte impression. Le chanteur descend dans la fosse croiser le fer avec un membre des Two Faces avant que le climax du set ne soit atteint lors d’une montée vertigineuse et pleine de tensions laissant derrière elle un silence béat d’admiration. Retour au fracas durant les dernières mesures et le public salue chaleureusement le groupe qu’il conviendra de suivre de très près désormais.

Ce qui surprend à l’arrivée de YEAST, c’est la pulsation. Effrénée, elle est l’œuvre d’un batteur à la maîtrise époustouflante. Sur ces fondations rythmiques qui tanguent et tremblent sans jamais chuter, des nappes de claviers tirées d’une autre dimension se posent et s’empilent. L’architecture est chatoyante et vibre d’innombrables ondes colorées.  Le public danse immédiatement et sans retenue sur les titres tirés principalement du récent EP « Dust of Light ». La salle du Ferrailleur paraît bien petite tant les morceaux joués sont amples. La voix est douce, les mélodies sont accrocheuses et l’envie de se réjouir est palpable de la scène à la fosse.

Récit de la trajectoire du groupe, « Reveries » enchante à l’aide d’un riff heureux venu tout droit des mélopées ensoleillées de l’Afrique de l’Ouest. Le public est ensuite transporté dans un no man’s land utopique sur « Closer ». La montée donne lieu à la transe et l’on savoure, le sourire aux lèvres, cet arrangement puissant donné à ce titre sur scène. On aurait même souhaité apprécier ce moment euphorique durant d’autres longues minutes, mais le groupe dose, avec malice, la folie et nous ramène par la main sur Terre. Il est l’heure de se quitter à l’issue de cette première rencontre réussie et d’entonner dans l’union « We Are the Same ». Souhaitons à YEAST de ressentir encore longtemps autant de bonnes vibrations sur la route.

La pop enjouée de YEAST laisse ensuite place à l’electro moite et lourde de Two Faces. Le trio, toutes basses dehors, sort les griffes avec les flows de ses deux chanteurs sur fond des coups hypnotiques du batteur caché sous un hoodie. On comprend l’inconfort du groupe qui joue devant une salle qui s’est substantiellement vidée, mais les gars restent vaillants et exécutent les titres puissants de leur nouveau EP « Release The Beast ».

Le démon est bien lâché, mais ne trouve pas assez de spectateurs pour se repaître et se revigorer. On fait fi de la situation et l’on espère retrouver le groupe dans de meilleures conditions pour apprécier pleinement la débauche d’énergie sourde libérée sur leurs morceaux.


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Olivier Roussel

Olivier Roussel

Accro à toutes les musiques. Son credo : s’autoriser toutes les contradictions en la matière.