Alliance parfaite et fascinante du son, de la danse et de l’image, « Erased » d’Ultraviolet est tout simplement le plus beau court-métrage que l’on ait vu cette année, mariant les interprétations artistiques avec un incroyable sens de la mise et scène et de la communion musicale et visuelle. Une œuvre d’art incomparable et inoubliable.
Il n’est pas aisé de trouver les mots justes pour décrire l’état second dans lequel nous plonge « Erased ». Si l’on peut vous donner un conseil, oubliez tout ce que vous avez pu voir jusqu’alors ; rien, ici, ne tient du hasard ou de la répétition. En effet, difficile d’imaginer le travail que la captation de ce film hypnotique et hors du commun (car, oui, c’en est bel et bien) a dû demander à chacun des intervenants y ayant participé. Mais les images parlent mieux que les mots ; cédons donc notre place à cette prestation extraterrestre et splendide.
Les mouvements de la danseuse, Isabelle Franques, trouvent leur prolongement dans les projections en relief qui l’entourent, s’adaptant à la perfection à ses gestes, ses attitudes et sa chorégraphie. Autour d’elle, Romane et Louis, alias Ultraviolet, sont incorporés dans la trame qui se joue devant nos yeux effarés, prenant place afin d’apporter une musique éthérée et obsessionnelle, où le calme et la tempête se côtoient à merveille sans jamais s’étouffer. Chaque élément du décor revêt une importance capitale dans le déroulement de l’action, immersion fantasmée et envoûtante que l’on voit sans y croire, avant d’y plonger corps et âme. « Erased » est une tragédie du XXIe siècle : le chant possède les contours de l’être qui se déshumanise face à nous, prenant vie dans tout ce qui y étincelle alors que l’intensité devient de plus en plus prégnante. Aquatique et en apesanteur, le drame touche au sublime au moment où notes et lumières s’évanouissent, épuisées mais heureuses et en paix. Tout comme notre âme, égarée et bouleversée.
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